TIN TIN TIN TAANNN TIN TIN TIN TIN-DIN TAN-DAN TAANNN ♫
Cherry 2000, c'est l'histoire génial de Sam, un type un peu solitaire, qui dézingue son androïde de compagnie en s'envoyant en l'air dans une grosse flaque de mousse. Excessivement trempée, l'androide est définitivement hors d'usage. Extrêmement triste de la perte de sa femme-robot-mouillée, Sam entame une lente dépression avant de reprendre soudainement de l'écaille du raptor et de partir quérir les services d'un "chasseur" pour trouver un modèle identique au sien, carcasse mécanique dans laquelle il pourra insérer son unité centrale (tout ça est à lire au premier degré hein). Il va tomber sur Johnson, une femme à la tignasse rouge (que vous verrez sur l'affiche génial ci dessus), accompagné de sa super voiture rouge aussi et de ses super pouvoirs de chasseuse hors pair genre "sentir la route" et conduire en pleine nuit sans phares. C'est donc trop génialement que cette aventure épique commence, quête vers le grille pain aguicheur pour soulager la paraphilie prononcée de Sam.
Alors bien entendu, nous sommes en présence d'un bon gros nanar. Les personnages sont plats et ridicules, les dialogues vides bien que parfois étrangement rigolos (dans le bon sens du terme), les méchants n'ont strictement aucune présence et le evil big boss avec son bob flirte avec les neiges éternelles du risible. Et pourtant, j'ai eu des frissons d'exultation devant ce film parce que :
Basil Poledouris orchestre un Main Title sur une pseudo histoire d'amour dans des décors s'avérant un résidu kitchissime d'un mélange d'inspirations instables provenant de Blade Runner, Mad Max 2, Death Race 2000, Star Wars ou encore rappelant le jeu vidéo Another World, résidu kitchissime qui au final dégobille une esthétique parfois vraiment plaisante. Sérieux.
Basil Poledouris orchestre un thème d'action sur un bolide tous terrains s'enfonçant dans la nuit dans un vrombissement de moteur rugissant l'exaltation pour l'aventure épique.
Basil Poledouris orchestre un thème encore plus d'action alors que le bolide se retrouve suspendu à un aimant et que client paraphile et chasseuse aux cheveux de feux défoncent des méchants au bazooka et à la mitraillette.
Basil Poledouris orchestre un petit "Chase theme" rythmé alors que la Red Sonja futuriste vient sauver son client des griffes d'un méchant en chemise à fleurs.
Basil Poledouris orchestre un petit "Love theme" alors que Sam commence à comprendre le vrai sens de l'amour en posant ses mains au hasard sur le poitrail opulent de Johnson.
Basil Poledouris se déchaîne à nouveau dans l'épique pour filmer une fusillade héroïque sur un avion miteux lors d'une fin on ne peut plus prévisible.
Et enfin Basil Poledouris s'éclate du début à la fin dans cette verve détonante qu'on lui connait, touchant du clavier un peu de l'épique d'un Conan en quelques maigres mais fortes secondes de synthé, et qui parfois a le défaut/mérite de rendre certaines scènes encore plus ridicules par contraste entre image et musique.
Voilà 4 jours que cette BO tourne en boucle, et il me fallait voir le film d'où elle venait. C'est chose faite. Surement que ça m'a aidé à l'apprécier, j'avoue. Mais il n'en reste pas moins que ce bon nanar est truffé de petites qualités certaines.