Magnifique film, en un noir et blanc somptueux.
Aussi magnifiques les acteurs.
Personne n’est ni totalement bon ni totalement mauvais.
J’ai surtout ressenti le poids terrible de la bureaucratie soviétique et du destin qui frappe des familles pour raison d’État, ce qui nous menace tous, même si nous ne vivons pas des moments aussi cruels que les protagonistes de ce film.
J’ai beaucoup apprécié la façon dont Konchalovski présente ses personnages, ni foncièrement bons, ni foncièrement méchants.
Cela représente fort bien, à mon avis, la position de si nombreux citoyens soviétiques pris dans une sorte de mascarade de l’histoire dont ils pouvaient être les rouages ou les victimes, et parfois les deux en même temps.
KGB contre commissaires du peuple, généraux contre francs-tireurs : une sorte d’horreur et de suspicion généralisées que nous avons oubliées à cause (grâce à ?) de la glasnost (quelle transparence ?) qui a suivi les années Staline et Krouchtchov.
Pauvre peuple russe, sous les jougs successifs des tsars, des staliniens et de ceux qui ont suivi Staline… La liberté n’existe pas pour lui, depuis des dizaines de décennies, et c’est salutaire de s’en souvenir, surtout au moment où les élections sont tributaires des manipulations du régime.
Manipulations à peine plus discrètes que celle relatées dans ce film.
Veillons.
P.-S. : quel plaisir de retourner au cinéma !