Même si les frasques souvent désabusées de ces gamins paumés pourraient paraître aujourd’hui bien gentilles, force est de constater que les véhicules inhérents à leurs dérives délinquantes sont à peu près les mêmes.


Avec son style, sans frasques, et avouons-le assez pépère dans sa stylisation, Jean Delannoy dresse un portrait qui malgré sa grande sobriété, peu de violence, même si les propos peuvent l’être, s’avère être d’une grande justesse, sur la dérive d’une jeunesse livrée à elle-même. Avec Jean Gabin, encore une fois parfaitement crédible, dans le rôle d’un juge qui ne se contente pas d’infliger des peines, mais cherche surtout à venir en aide à ces déracinés.


Sur un scénario des incontournables Jean Aurenche et Pierre Bost, Delannoy réussit un portait juste et malgré ce style, souvent considéré comme non stylé justement, et tant décrié par certains donneurs de leçon d'une certaine vague, dont le condescendant François Truffaut, qui ne tardera pas malgré tout d’en reprendre les fondements avec son film L’Argent de Poche, a poser un regard intéressé et pertinent sur une jeunesse livrée à elle-même.

Créée

le 26 mars 2019

Critique lue 561 fois

7 j'aime

1 commentaire

Critique lue 561 fois

7
1

D'autres avis sur Chiens perdus sans collier

Chiens perdus sans collier
Cinephile-doux
6

Délinquance juvénile

C'est entendu, Delannoy n'était pas un génie. Son adaptation du roman de Cesbron, sur la délinquance juvénile, est honnête, ni gaie ni triste, fataliste et humaniste. A sa sortie, un critique nommé...

le 27 sept. 2019

6 j'aime

Chiens perdus sans collier
greenwich
7

Chiens perdus sans collier (1955)

Il s'agit d'un film en noir et blanc qui nous emmène dans le milieu de la justice pour enfants. Le scénario tiré d'un roman de Cesbron. Il est équilibré décrivant des situations tragiques et d'autres...

le 12 déc. 2014

6 j'aime

Chiens perdus sans collier
Boubakar
5

Les quatre sans coups.

Jean Gabin joue un juge pour enfants, qui doit justement les replacer dans des lieux qui leur sont adaptés. A savoir trois d'entre eux ; un pyromane qui a manqué de faire brûler une ferme, un garçon...

le 25 oct. 2021

4 j'aime

Du même critique

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

20 j'aime

2

Million Dollar Baby
philippequevillart
5

Un Eastwood en mode lacrymal pas franchement follichon

Il y a des films dont la seconde vision peut totalement remettre en cause la vision première que l'on s'en était faite. The Million Dollar Baby en fait partie. Et j'avoue avoir été extrêmement déçu...

le 12 juil. 2022

19 j'aime

5

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8