Roméo et Juliette vu par Ferrara, transposé dans les années 80 à New York, à la jonction des quartiers italiens et chinois et sur fond de guerre des gangs.
Tony, jeune frère d'un membre de la mafia italienne tombe amoureux de Tye, sœur du futur chef du quartier chinois. Bien sur, leur amour est impossible et leurs aînés vont très vite le leur faire comprendre mais eux s'en fichent. Ils sont jeunes, amoureux, plus qu'italien et chinoise, ils veulent seulement être deux jeunes comme les autres et qu'on les laisse s'aimer en paix. Flûte !
La partie romance qui n'est pas si présente que ça, est assez classique, ainsi que les premiers conflits entre les deux gangs rivaux, on se dit un peu "on a vu un film où deux mafias rivales se tirent dans les pattes, on les a tous vu". L'ensemble reste prévisible, normal étant donné l'oeuvre dont s'inspire le réalisateur de se douter un peu de comment tout ceci va forcément (mal) tourner.
Il n'empêche que China Girl est un film prenant et à voir, pour plusieurs raisons :
- La mise en scène et l'esthétique. Ferrara joue beaucoup avec l'ombre et la lumière (la plus grande partie du film se déroulant de nuit) et livre un film soigné, agréable à regarder.
- Les scènes de poursuites et de bagarres, assez nombreuses et bien chorégraphiées.
- Le conflit générationnel qui se trame au sein des deux mafias, ne se contentant plus de dégommer leurs rivaux, les "méchants" se bouffent entre eux, ce qui change un peu des classiques du genre.
- La curiosité de voir un David Caruso plus roux que jamais et sans lunettes de soleil.
- La BO purement 80's (oui pour moi, c'est un bon point)
Un film maîtrisé de bout en bout ou l'on sent la patte d'Abel Ferrara sans que cela soit trop lourd.
Chouette découverte.