Nouvelle étape de ma tournée asiatique, Chocolate, du thaïlandais Prachya Pinkaew se présente comme un drame additionné d'extraits d'arts martiaux à 60%
L'emballage est alléchant, je devine qu'il ne s'agit pas d'un produit light destiné aux cinéphiliformes. La première bouchée est amère, insipide. Je suis d'emblée choquée par cet photo austère, l'impression que le chef opérateur éclaire son plateau à la lampe de bureau. Les reliefs sont anguleux, les ombres presque obscènes, les couleurs ternes. Le passage dans l'abattoir, avec son filtre rouge agressif, est simplement hideux. C'est plus une vidéo smart phone qu'un film ciné. La caméra s'attarde sur des gros plans inutiles, agitée de légers tremblements parasites. En plus d'être laide, la mise en scène s'autorise même d'être molle.
Comme trop souvent dans ce genre de production, les acteurs surjouent ou sont au mieux déplorables. L'absence totale de second degré transforme rapidement l'expérience en chemin de croix. Rien n'est intéressant. Intrigue, acteurs, personnages, dialogues, combats...
Oui, les combats, parlons-en. Naïve, j'ai choisi de voir ce film, influencée par certains critiques, vantant les combats chorégraphiés, orchestrés par une actrice possédée par le rôle et investie mentalement. J'ai vu des combats mal montés, perclus de faux-raccords, à la mise en scène paresseuse, plagiant sans ambition les acrobaties et cascades Jackiechanesques. Trop souvent, j'ai revu en filigrane une scène du vieux JC (le roi de la mandale, pas le fils de l'Autre), l’énergie en moins, plus rigide, sans impact et humourophobe. Une triste copie où notre héroïne enchaîne les coups face à des adversaires mollassons à l'ia de jeux vidéo des 80's.
Seul le générique final m'a surprise par sa violence. Les conditions de travail des pauvres cascadeurs thaïlandais sont démentes.Mépriser à ce point les règles de sécurité les plus élémentaires pour arriver à ce résultat...
Comme disais mon barbu préféré : « Fuyez, pauvres fou ! »