Arnie Cunningham est un adolescent timide et renfermé sur lui-même qui va changer du tout au tout le jour où il va faire la rencontre de Christine. Il ne s’agit pas d’une sculpturale et mignonne étudiante de son âge, mais plutôt d’une Fury de 1958, une somptueuse automobile du constructeur américain Plymouth. Une remarquable voiture au châssis et à la calandre à faire pâlir n’importe quel féru d’automobile. En un claquement de doigts, elle lui fait de l’œil et Arnie n’aura qu’une envie, l’acquérir. Sauf que Christine cache de lourds secrets et quiconque s’en amourache, se met à vriller.
Après son remake The Thing (1982), John Carpenter s’est attelé à l’adaptation du roman éponyme de Stephen King et nous offre un brillant thriller horrifique sous la forme d’un teen-movie cauchemardesque, avec d’un côté, ce binoclard (Arnie) et son meilleur pote, véritable tombeur de filles (Dennis) et de l’autre, une sulfureuse voiture couleur rouge-sang. Le réalisateur nous donne l’occasion d’assister à la métamorphose de cet adolescent de 17ans, une transformation non pas vers l’âge adulte mais vers l’insouciance et le point de non-retour, obnubilé & manipulé par Christine avec laquelle il lui voue un culte.
Christine (1983) est une allégorie effrayante du passage de l’adolescence à l’âge adulte, tel un cauchemar éveillé, on assiste impuissant à la transformation d’Arnie, qui change radicalement aussi bien envers ses parents qu’auprès de ses amis. Carpenter ne cessera tout au long du film de nous surprendre, il filme avec une réelle maestria les différentes transformations qui s’opèrent chez Christine (des transformations physiques) et chez Arnie (qui ne sont que psychiques).
Arnie pour être le pendant masculin de Carrie White (Carrie au bal du diable - 1976), cet étudiant bien sous tous rapports qui va se transformer en sociopathe de la route pour se venger de ceux qui lui ont manqués de respect. Il est d’ailleurs intéressant de voir de quelle façon Christine communique avec Arnie ou les autres protagonistes (les chansons de rock’n’roll diffusées via l’autoradio).
Sur le plan formel, cette adaptation est d’une redoutable efficacité, la mise en scène soignée nous offre des plans de toute beauté, il n’y a qu’à voir les scènes où Christine semble revenir d’entre les morts, à chaque fois qu’elle ressuscite, qu’elle soit cabossée ou neuve, son apparence varie d’un plan à l’autre et fait froid dans le dos. Carpenter fait preuve d’une réelle inventivité en termes de mise en scène et nous offre des moments d’anthologie (lorsqu’elle se retrouve en feu, poursuivant Buddy ou s’encastrant dans un quai de déchargement pour éliminer Moochie).
Une œuvre remarquable sur bien des plans, indémodable et toujours aussi puissante tant dans le fond que dans la forme.
(critique rédigée en 2012, réactualisée en 2021)
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« - Qu’est-ce que tu penses de Gail "juste un" ?
- Hein, Gail "juste un coup" ? Ah non, j’aime pas sa moustache.
- Tu fais chier Arnie, merde. Qu’est-ce t’en as foutre d’un peu de duvet sur la bouche, hein ? D’accord, alors Sally, elle est jolie hein, non ?
- Elle a 15ans ½ !
- Et alors ? C’est une véritable banque du sperme Arnie, je le sais, crois-moi.
- Je crois que j’ai pas le dépôt minimum pour ouvrir un compte si tu vois s’que je veux dire.
- Tu te fous de moi ? T’as pas encore compris que tu as tes économies entre les jambes. »
« Elle était neuve à l’époque, elle sentait la voiture tout neuve. S’qui est bien la meilleure odeur au monde. A part une chatte peut-être. »
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