Lycéen timide au physique ingrat, tourmenté par des loubards et mis sous pression par ses parents, Arnie voit sa vie changer lorsqu'il rencontre Christine, une vieille Plymouth en piteux état. A mesure qu'il la répare, la voiture aura une emprise de plus en plus importante sur lui...
A la suite de l'échec au box office de "The Thing", John Carpenter est contraint de mettre ses projets personnels de côté, et accepte de réaliser "Christine", adaptation de Stephen King (auteur très à la mode au cinéma à l'époque). Malgré ceci, le résultat n'a rien d'un film de commande, tant la patte de Carpenter est reconnaissable. Décors de banlieue américaine, plans panoramiques à foison, travelings dans des lieux clos, mélange de suggestion et d'effets visuels très réussis (la reconstruction de la voiture fait toujours son petit effet aujourd'hui), BO lancinante au synthétiseur : on est bien dans du pur fantastique signé Carpenter, classe et oppressant quand il le faut ! Par ailleurs, outre l'évocation du mal-être des lycéens américains, le film raconte une histoire d'amour vraiment pas comme les autres, et propose quelques poursuites surnaturelles fort sympathiques. Keith Gordon est très convaincant en fiston modèle qui va virer au grand taré, Robert Prosky est amusant en garagiste bougon, mais la vedette est bien sûr la voiture maléfique Christine, "incarnée" par une Plymouth Fury aux formes et aux couleurs qui en font un "monstre" charismatique, souvent accompagné de chansons rock des 50's rappelant ses origines. Du fantastique de très bonne tenue.