Je vous présente : La Marche de l’Homéliette.


Bonjour.



Je suis là pour apporter mon avis comme s’il importait plus que celui des autres.



Je n’aime pas les documentaires. Je considère que c’est de la merde.


Acide Génial : Oh ! Mais tu n’as pas le droit de dire ça ! Il faut nuancer ! Fais le où je n’accepte pas ton avis !


On pointe du doigt quelque chose qui dérange. Mais c’est le doigt qui me dérange.


Acide Génial : Tu pointes du doigt une réalité qui te dérange, les documentaires… Tu espères alors qu’on note ce que tu pointes plutôt comment tu le pointes ? PARADOXA ! Comme dirait Bergson, tu n’es pas à ma table ! Viens la rejoindre tout de suite ou autrement je renverse ta chaise. Tu ne pourras plus jamais t’y asseoir.


Euh… rien ne me déplaît plus que la réalité, je préfère la fiction. Un monde imaginaire où je
m’engouffre dedans.


Ma sœur : Ah non Siegfried ! C’est interdit d’avancer un tel avis. Il faut que tu quittes la famille tout de suite. Sors de la maison.


Tu peux me le dire en face. Je suis dans la chambre d’à côté.


Ma mère : Je suis d’accord avec ta sœur. Je prépare tes bagages.
Mon docteur de famille : Si vous voulez, je le classe comme fou et on pourra l’inclure dans un asile psychiatrique !


Mais si j’avoue sur papier que je ne suis pas fou ?


Mon docteur de famille : …
Acide Génial : Bon sang, et sur quelles études te reposes-tu ? Je veux connaître le scientifique qui a avoué, grâce à des expériences données, que les documentaires s’assimilent à de la merde.


Tenez, j’ai écrit mon avis sur cette critique.


Acide Génial : Ah ! Mince tu m’as coincé… Ou pas. Car j’ai moi aussi une vidéo sur le sujet. Et tu verras qu’à la 15ème minute, je conçois que le documentaire ne ressemble ni de près ou de loin à une merde qu’on pourrait trouver dans le fond d’une latrine.
Mon directeur de mémoire : Je suis votre directeur de mémoire, et je n’accepte pas votre avis ! C’est une hérésie faite à Marcile Filin ! Notre dieu théoricien.
Marcile Filin : Je suis triste maintenant.
Mon directeur de mémoire : Il pleure ! Vous êtes content de vous ?


Je n’aime pas les documentaires. On colle une caméra sous le nez de quelqu’un et on espère qu’il sera naturel. On vient se pochetronner sur les ébats de la nature humaine alors qu’on aime davantage se voir derrière la caméra, comme une sorte de dieu paternaliste.


Mon neveu de 1 an : Mais débile, tu ne te rends pas compte que c’est débile ce que tu viens de dire ? Un débile vient de parler, il s’imagine que pour capter le réel il ne faut pas poser une caméra… mais alors, on n’aura rien capté visuellement ! Et donc, ça sert à rien !


On peut pas laisser les gens vivre ? A moins que les documentaristes, Morin et Rouch, ne savent pas comment le français moyen vit…


Le directeur de mon compte bancaire : C’est une erreur de penser comme ça ! Eclaire moi de ta lampe, comment connais-tu les revenus bancaires de gens que tu n’as jamais vu ? Quels sont leurs salaires ? Quel est le PIB de leur propriété ? As-tu des statistiques, des chiffres ? Et non ! Juste une impression. Juste une haine envers les bourgeois.
Christine Angot : Un classique…


Je ne sais pas. Honnêtement, ils ressemblent à des bourgeois.


Mon neveu de 1 an : Quelles études permettent d’affirmer que les vêtements qu’ils portent les classifient dans un groupe social ? Je porte une couche. Est-ce que cela me discrimine à un statut de bébé ?
Ma grand-mère : Quelle honte…
Mon grand-père mort : Nonnnnnn.


Ok, peut-être que ce ne sont pas des bourgeois. Peut-être qu’ils crèvent la gueule ouverte mais qu’ils ont tout de même la chance de porter du matériel et de voyager à travers la France. Peut-être que ce sont des prolétaires. Le lendemain, on pourrait les voir travailler dans une usine et se plaindre comme tout le monde.


Tom Hanks : Et comment le sais-tu que ce sont des prolétaires ?


Oh non…. S’il vous plaît…


Buster Keaton : Non mais c’est vrai… Comment le sais-tu ? As-tu des sta…


Français moyens comme tout le monde ?


Christine Angot : Et….. comment le sais…


Ce sont des êtres humains ! Comme moi ! Ils ont deux mains, deux pieds, un cerveau et des
crânes dégarnis !


Pruitt Taylor Vince : Hummmm…


Ils peuvent faire des fractions, des tractions, manger du cassoulet, regarder la télévision, trouver la fève dans la brioche, jouer au bingo, et devenir vieux.


Mon docteur de famille : Hummmmmmm… Mais les connais-tu personnellement pour asseoir une telle présomption. Peut-être que ce sont des robots d’une autre dimension ?
Génial Acide : Mais ces exagérations pour dire que notre avis n’importe peu. Ce sont des épouvantails, des arguments fallacieux, des hyperboles. J’ai fait de la zététique mon bonhomme, et je sais reconnaître les chevaux de Troie quand j’en vois un.


Pas d’attaques ad personam, pas d’épouvantails, pas de puits, de champs et de corbeaux. OK. Donc, je vais revenir à quelque chose de plus simple. Je n’aime pas les documentaires car c’est de la merde.


Charlemagne : Houuuuuuuuuuuu….
Adam Sandler : Que quelqu’un nuance son propos !
Pierre Le Métayer : Bon sang, il est interdit de critiquer un sujet qu’on déteste car on sera très subjectif. C’est comme jouer à un jeu die and retry alors qu’on déteste ça. Son avis sera biaisé.


Alors, je dois faire des critiques sur des sujets qui ne m’intéressent pas ?


Licarion Rock : Qu’est-ce qu’il fait ? Il est fou ! Un film est moisi quand on y trouve des éléments qui ne collent pas à notre morale. Moi, personnellement, je…


Ah oui, j’ai trouvé. A un moment, deux personnes discutent dans les escaliers et comme par hasard, le noir est en-dessous du blanc.


Acide Génial : Mais laisse tomber, ils ne sont pas racistes ! C’est toi qui l’es à le repérer !


Et le close-up, genre, regardez bien son visage. Il est ultra important. Et aussi le ton paternaliste, le fait qu’il lui coupe tout le temps la parole… Les questions débiles… Eh oh ! Tu ne sais pas quel est ce numéro sur son bras ? Ah ah, laisse Adibou t’en parler mieux que les Razmockets.


Adibou : Pour ta gouverne, les juifs sont allés dans des camps de concentration !


Tellement de condescendance que j’ai failli grincer des dents. En même temps, pas étonnant. Quand Rouch est dans la place, on a le droit à la déconstruction des ethnies. Petit à petit, le racisme fait son nid.


Licarion Rock : Ah ! Je le prends en note. Merci de participer à l’exercice de décolonialisation des esprits.
MJ : Bien joué, agent, continuez à détruire le passé !
Acide Génial : Mais taisez-vous ! Vous êtes dans ma critique de faquins tels que vous ! De toutes façons, cet argument n’est pas valide car je l’ai interprété différemment. Ce film combat le racisme en représentant des noirs à l’égal des blancs. Au contraire, ça a dû en faire grincer plus d’une dent à l’époque.


Ah par contre, j’ai eu un cours sur ce film et dans le pinacle de la justice universitaire, l’extrait avec Marceline est soi-disant hautement sexiste. En plein milieu de deux hommes, elle paraît petite et ne peut ouvrir la bouche. On retrouve le ton paternaliste que je ne perçois pas.


Acide Génial : Ah ! Je suis d’accord avec toi ! Mais une fois de plus, tu es subjectif à 100% ! Pourquoi l’un plutôt que l’autre ? Peut-être que l’un t’agace plus que l’autre ? Et donc, ton avis est biaisé et donc…
MJ : INVALIDE ! Tu veux faire ton travail à moitié soldat ? L’ennemi est blessé, attaque-le à son point faible ! Ce film doit être déconstruit dans sa masculinité !
Licarion Rock : Il a raison. Tiens, un pistolet. Vise les bouboules plutôt.
Acide Génial : Je crois que je vais me faire une julienne de légumes avec ces deux-là…


Ah ! Là vous n’allez pas pouvoir me rabattre le caquet ! Je n’aime pas ce film car il est hypocrite ! Il compte prendre le parti de parler du bonheur et d’interroger des gens sur la vie de tous les jours. Et sans crier gare, pour soi-disant relever la sauce, ils vont abrutir le métrage avec du contenu politique et social. Pourquoi ne pas oublier les problèmes des autres - qui ne nous concernent pas - pour s’intéresser davantage à l’instant présent ?


Acide Génial : ….
Tom Hanks : …
Martien : …
Adibou : Je crois que quelque chose cloche.


Vas-y.


Adibou : Si on ne propose que du divertissement pur et dur, à quoi cela sert-il ? Le monde demande à ce que les gens pointent du doigt. Tu ne peux rester indifférent aux problèmes de l’Algérie, du Congo et des Juifs. Être indifférent et mater du divertissement, que voilà une vision dystopique de l’avenir. Tu ne voudrais pas avaler ta joy par hasard ?


Vous savez quoi ? J’en ai ras le cul. J’AIME PAS LES DOCUMENTAIRES !


Acide Génial : Et voilà ! Son masque est tombé, il ne veut pas s’ouvrir aux débats ! J’ai une citation de Nietzche sur le sujet qui explique mieux que moi car je n’ai pas l’intelligence pour.
Mon docteur de famille : Diagnostic : Mauvaise foi !
Charlemagne : Reste dans ta grotte sale singe ! Senscritique, ce sont pour les gens intelligents !
Licarion Rock : Le monde est bien plus triste avec ce triste hère.
Mon grand-père mort : Noooonnnnnn.
Un policier : Arrêtez-le ! Un avis sans argumentation appuyée sur des sources non scientifiques. C’est interdit d’après Omelette, notre sacro-saint de la critique !
Adam Sandler : Fuck you Howard !
Un juge : Accusé d’avoir vilipendé l’avis public. Défense d’afficher des propos haineux envers la critique.
MJ : Alerte Spoiler, il risque de mourir avant la fin de la critique.
Un bourreau : Qu’on lui coupe la tête avec une feuille de papier !
Mon ami imaginaire :
Un prêtre : On se retrouve ici pour honorer la mort d’un confrère au physique intact… même si l’esprit est quant à lui plutôt amenui … heureusement pour lui, tout le monde s’en fout.



Voici comment se termine la marche de l’Homéliette.
Pas dans un gémissement, mais avec un gargouillis.


(Critique publiée)


Confauromalte23 : Eh ! Mais c'est pas tout à fait vrai ce que tu racontes. J'imagine que certains ne se sentent pas obligés d'édulcorer tes propos à chaque fois. Et puis, si on a pas le droit de nuancer tout propos, c'est la porte ouverte à ...


(Une balle dans la tête)


Confauromalte23 : Eh oh ! Mais c'est interdit de faire ça !

Diegressif
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le 8 avr. 2021

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Diegressif

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