En tant que films d'horreur, le genre du found-footage sort beaucoup de débâcles cinématographiques pour peu de réussites véritables. Chroniques de Tchernobyl se situe, quand à lui, à mi-chemin entre le found-footage (auquel il fait quelques allusions) et le cinéma dit "classique" : voilà une manière surprenante mais intéressante d'utiliser différentes manières de filmer, gérant l'arrivée de la caméra à l'épaule de manière intéressante par la justification de souvenirs à transmettre.
Seulement, une fois le found footage passé (soit au bout de cinq minutes de films et après un cours passage de tension sanglante en milieu de durée), le spectateur se rendra vite compte qu'à défaut de savoir tenir une caméra sur l'épaule, le réalisateur (un inconnu du nom de Bradley Parker) n'aura aucune idée de comment filmer un film d'épouvante. Parce qu'au final, si les plans dits soignés sont à ce point ratés, c'est surtout parce qu'ils n'ont pas abandonné l'aspect mouvementé du found-footage, et qui sied mal à la pose d'une ambiance.
Filmé sans aucun talent ni aucune recherche, le film se contente de suivre ses acteurs en faisant vibrer sa caméra, devenant intrinsèquement bien plus gerbant que n'importe lequel des Rec. C'est sans logique, sans cohérence artistique : on filme mal parce qu'on ne sait pas filmer, non pas pour tenter d'instaurer une atmosphère un tant soit peu travaillée.
Si vous cherchez, par ailleurs, un semblant d'atmosphère, remballez vos ardeurs : il n'y a pas de travail de mise en scène, donc n'espérez pas une recherche au niveau des décors, maquillages, costumes. C'est banal, bâclé, laid : le résumé parfait des séquences de tension qui ne font que jeter à la face du spectateur une peur artificielle faite de morts en hors champ et de fausses peur provoquées soit par des personnages stupides, soit par des éléments du décors qui tombent subitement.
Des personnages à l'idiotie grasse qui ne trouveront aucun moyen d'être attachants à vos yeux : caricaturaux et très mal interprétés, ils redoubleront de toujours plus de bêtise ahurissante, touchant parfois même la grâce cosmique. C'est un délire, une chose à voir pour la croire : poussifs en accumulant tous les pires clichés du genre, ils sont le reflet des mauvais côtés des mauvais films de leur époque, stupides long-métrages au budget minime ne cherchant qu'à faire du consommable sans jamais tenter de sortir de leur merde. Pas surprenant que le producteur soit en fait le réalisateur de Paranormal Activity.
S'enchaîneront donc des séquences horreur qui ne seraient pas arrivées si les personnages avaient eu un minimum de neurones, agrémentées de dialogues et de blagues d'une fascinante idiotie; que tout le monde soit hilare parce qu'une voiture roule sur des bosses et voltige de fait dans tous les sens, c'est une chose que l'on ne voit nul part ailleurs.
Autre soucis des Chroniques de Tchernobyl : sa gestion ratée du hors-champ dont il use à tord et à travers pour cacher son manque de moyen, voire même son manque d'imagination. Inintéressant, manquant clairement d'intensité et de violence, le film ne sait pas imposer de rythme effréné au spectateur, et laisse rapidement la terrible impression de n'être qu'un déroulé d'actions linéaires et peu trépidantes. On y trouvera bien entendu la fameuse expérimentation scientifique de méchants à la solde du gouvernement (ou de quelconque autre organisation privée random), dédoublant la prévisibilité d'une intrigue pré-mâchée dès son introduction. Mauvais, sans intérêt.
A rater.