Cinq Jours à Milan est un film mal aimé de Dario Argento et pour cause : Ce n'est ni un Giallo ni un film fantastique/horreur !
Réalisé après sa trilogie animale, ce long métrage de 1973 suit les déambulations de Cainazzo, un jeune voleur, durant les fameux 5 jours de Milan, une insurrection populaire italienne contre l'occupation autrichienne de la ville en 1848.
La configuration est proche de celle de Il Etait Une Fois La Révolution ou, si l'on veut chercher des références plus littéraires, de Candide. Cainazzo est un homme simple, naïf, qui se retrouve brinquebalé d'un coté à l'autre des camps en présence sans trop comprendre ce qui se passe autour de lui. Via cette approche comique, Argento met en valeur l'hypocrisie des puissants (ils se réclament du peuple pour mieux l'exploiter) et l'opportunisme ignorant des petits (ils suivent n'importe quel camp sans bien comprendre ce pour quoi ils se battent).
Bien qu'un poil long, le film parvient à traiter ces thèmes de manière convaincante. Quelques scènes, comme celle où chaque représentant d'une faction différente interprète les dernières paroles d'un mourant conformément à ses intérêts, font parfaitement passer le propos et se voient doublés d'un réel sens comique. La réalisation est soignée, comme on pouvait s'y attendre de la part du réalisateur à cette époque, et fait un bon usage de la ville.
Même s'il est imparfait, Cinq Jours à Milan fait plaisir car il donne l'occasion à Argento de toucher des sujets différents par rapport à ce qui va fonder la quasi intégralité de sa filmographie et parce qu'il démontre pouvoir se débrouiller dans des univers différents. Ce genre de pause cinématographique aurait probablement gagné à être répété par le maestro au court de sa carrière.