Après une belle note minimale décernée au premier volet, on va me prendre pour un masochiste à vouloir regarder cette suite. Mais justement, comme je l’expliquais dans ma critique de l’opus précédent, j’aime bien de temps à autre regarder un navet assuré, afin de réapprécier les bons films derrière. Mission accomplie, « Fifty Shades Darker » est encore pire que son prédécesseur !
J’ai néanmoins beaucoup d’admiration pour les producteurs de ce film. Parvenir à pondre un long-métrage de deux heures qui ne raconte rien, et qui fait près de 400 millions de dollars de recette, je dis chapeau. Messieurs, je pense que vous pouvez enseigner en école de commerce de cinéma !
Car « Fifty Shades Darker », c’est le vide intersidéral. Comme le premier, le film est relativement propre sur la forme… à tel point qu’il en est aseptisé. Aucune émotion ne se dégage, et ce n’est pas l’absence totale d’alchimie entre les deux acteurs principaux qui changera la donne. Les dialogues sont raz-des-pâquerettes, les personnages inintéressants.
Quant aux scènes de sexe, oui elles sont nombreuses. Mais expédiées en quelques minutes, et elles-aussi très épurées : pas de sueur, pas de marque, très gentillettes, là encore la communauté S&M va se poiler. Le seul vrai sadisme c’est de nous infliger une soupe abominable sur toute la BO… y compris pendant les parties de jambes en l’air !
Le film cherche toutefois à se construire autour d’un semblant d’intrigue : Anna va-t-elle se mettre en couple avec Christian (attention suspense insoutenable) ? Sauf que ceci est résolu dès le premier quart d’heure. Ensuite, on nous sert deux vagues antagonistes qui auront peut-être 5 minutes de présence cumulées. La botoxée Kim Bassinger (choix en forme de clin d’œil à « 9 ½ Weeks » ?) incarne une ancienne maîtresse qui se mêle de ce qui ne la regarde plus. Tandis que le boss d’Ana est un cliché sur pattes d’agresseur sexuel, qui sera évacué en deux minutes du scénario.
Et puis, outres les divers faux-raccords et facilités, il faut parler du dernier acte, risible à souhait. En particulier, la gestion d’une séquence d’hélicoptère (je n’en dirai pas plus). Que ce soit la manière de l’amener, de la filmer, ou de montrer ses conséquences, c’est absolument hilarant de bêtise.
Allez, je tenterai le troisième volet quand j’aurai vu trop de bons films…