Difficile de ne pas tomber de haut devant la dernière pantalonnade "made in" A24 qu'est CIVIL WAR. Difficile de garder son sang froid devant un film aussi binaire, bas du front et limite bête que le dernier effort du sire Alex Garland, qui se paie une aura culte totalement incompréhensible tant son cinéma apparaît régulièrement creux et surfait... comme ici. "La guerre, c'est mal". "La guerre radicalise encore plus les radicaux". "S"il y a une guerre civile aux USA aujourd'hui, c'est forcément à cause d'un vilain président facho'". "Les journalistes, c'est important, c'est un véritable contre-pouvoir". Bref, rien de neuf sous le soleil. Pas une once d'originalité, d'intelligence et de subversion à l'horizon. Tout le monde sera brossé dans le sens du poil. Tout sera bien rassurant comme il faut... comme dans un Marvel. Difficile aussi de se remettre des 20 dernières minutes tellement peu crédibles, surréalistes et hallucinantes que l'on se croirait devant un film de Roland Emmerich. Sauf que, quand Emmerich fait WHITE HOUSE DOWN, il n'annonce pas qu'il va donner un cours magistral sur la politique contemporaine, l'état du monde et du journalisme en général, ni dans ses bandes-annonces, ni dans ses interviews.
Bref, dans un monde qui a vu des centaines de films engagés et pertinents sur le reportage de guerre et l'importance du journalisme dans nos sociétés contemporaines ; dans un monde où existent THE SECOND CIVIL WAR de Joe Dante (1997) et la série 1883 de Taylor Sheridan (2021) ; dans un monde qui a vu des blockbusters de politique-fiction comme COUVRE-FEU (1998) ou même de petites séries B subversives de politique-fiction comme AMERICAN NIGHTMARE 5: SANS LIMITES (2021) ou encore l'excellent BUSCHWICK (2017) bêtement jugées insignifiantes à leur sortie par des spectateurs qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ; dans ce monde, donc, CIVIL WAR n'a pas plus d'intérêt, de pertinence et d'intelligence qu'un CAPTAIN AMERICA: CIVIL WAR (2016) et constituerait un bon double-programme avec l'atroce DON'T LOOK UP: DÉNI COSMIQUE (2021). Deux films tragiquement dans l'air du temps, faussement subversifs et atrocement limités. Deux films bêtes.