Une petite surprise ce film, moi qui m'attendais à un blockbuster de guerre un peu bourrin, j'ai eu quelque chose de vraiment différent mais plutôt sympa à regarder.
On a ici une sorte de road-movie apocalyptique, où un petit groupe de reporters de guerre va traverser les Etats-Unis, en proie à une guerre civile entre l'ouest et l'est, afin d'avoir une interview avec le président.
On se rend vite compte que le contexte et l'aspect politique n'a pas vraiment d'importance dans ce film, qui se présente plus comme un film un peu arty plus axé sur les sensations et le ressenti que sur les longues explications.
Et à ce niveau là j'ai trouvé ça plutôt réussi. Le film est assez lent à démarrer mais on s'attache progressivement aux personnages lors de cette traversée des Etats-Unis lente et contemplative. Pendant ce périple, on a de belles scènes qui viennent volontairement esthétiser la guerre et enlever une part de son réalisme : par un beau ralenti au milieu des flammes avec une jolie musique, ou bien une scène paisible la nuit où des tirs lointains éclairent le ciel et ne présentent pas de danger immédiat, on se détache de l'horreur de la guerre, avec une impression d'être dans un instant hors du temps, bien que celle-ci soit toujours présente.
Un contraste se crée entre ces moments et les interventions sur les zones de conflits (ou certaines mauvaises rencontres), celui-ci est saisissant tant le retour à la réalité est brutal : en particulier un passage où un militaire représente un réel danger pour le groupe, et où l'on sent qu'aucune ficelle narrative ne pourrait venir limiter les actions de ce personnage. Dans cette atmosphère complètement différente, les comportements évoluent et sont soumis à l'adrénaline et à la recherche du cliché parfait.
Bref le message simpliste , classique, est montré de manière efficace, bien que parfois un peu trop martelé avec des scènes choc ou répétitives (par exemple les nombreuses photographies prises par les personnages et qui viennent un peu casser l'action).