La guerre, toute la guerre, rien que la guerre, vue au travers de la caméra d'une journaliste.
Un conflit où l'on ne peut prendre partie, où l'horreur est omniprésente et crûment relayée par cette reporter sans états d'âme.
Finalement, le plus troublant n'est pas le conflit en lui-même mais l'impossibilité dans laquelle est mise le spectateur de choisir son camp. Les films américains nous avaient habitués à un manichéisme caricatural : gentils contre méchants ; ici, rien de tout ça, aucun élément de contexte n'est donné, pas une seule explication sur les raisons qui sous-tendent cette guerre, nous sommes projetés au beau milieu du combat tout en étant réduits à un rôle passif, sans jamais vraiment bien comprendre les motivations de chacun et pas un mot ne permet de savoir ce que pensent réellement les personnages que nous suivons.
À ce titre, le film rappelle le rôle du vrai journaliste : capturer l'instant, transmettre ce dont il s'est fait le témoin et finalement laisser le monde se faire sa propre opinion, son rôle à lui n'est pas de juger mais d'informer.
Bien des journalistes actuels auraient tôt fait de s'en inspirer.