Un humour international, des valeurs universelles, une boule de poils extra-terrestre et un Stephen Chow intra-terrestre. Aussi sale sur lui que séraphique dans la vie, Stephen Chow a la tendresse de pondre un conte doux, chaste, et pourtant très abrupt avec ses personnages, un peu pathétique mais dans le bon sens.
CJ7, qu'on pourrait considérer comme une variante d'E.T. mélangée aux Gremlins, ne nous met jamais de mauvaise humeur. Ce n'est certainement pas un film sur lequel on s'attardera becs et ongles, ni pour le défendre, ni pour le descendre, donc pas de quoi chercher la petite bête. Il est ici question d'une fable familiale délirante, quoi qu'un peu agaçante, elle porte sans aucun doute la marque de Monsieur Chow, pour s'en convaincre : les scènes dans les toilettes ou les combats débiles des deux élèves en surpoids, il n'y a pas beaucoup de réalisateurs qui oseraient en faire autant.
On ne se foule pas pour voir CJ7, mais il mérite notre sympathie. Il est certes moins ambitieux que Crazy Kung Fu, il n'est pas aussi positivement crédule que Shaolin Soccer, mais il se munit d'un agréable soupçon de science-fiction et le trait dramatique ne dépasse pas le cadre, se laissant entourer par un rayon lumineux.