« Clair de femme » est une adaptation d’un roman de Romain Gary, à la structure alambiquée, mêlant des dialogues avec deux femmes, l’une malade en train de disparaître, l’autre ayant la lourde tâche d’en prendre la place dans la vie d’un homme.
Costa Gavras a su en partie restituer à l’écran cette histoire touchante qui parle de transmission, des difficultés de reconstruire une nouvelle histoire lorsque la précédente est si prégnante, du deuil ravageur et nécessaire.
Romy Schneider est comme toujours lumineuse, sensible et habitée, apparaissant sans fard, les traits tirés et vieillie en accidentée de la vie qui, le temps d’une nuit, y trouve un sens en suivant un autre écorché. Yves Montand livre une composition plus sobre que d’habitude mais ne semble pas toujours à l’aise avec ce personnage, jusqu’à une dernière scène sur un lit de mort, où il apparaît déchirant.
Mais à l’instar du roman, le film paraît excessivement débridé et démodé, sans cesse parasité par des seconds rôles trop décalés, de l’insupportable mari atteint d’aphasie à Galba le dresseur de chien philosophe de comptoir en passant par une belle-mère russe vivant dans un petit monde des ambassades parisiennes, tous étant affublés d’accents improbables et pénibles à la longue.
Par ailleurs, les dialogues sont très beaux, mais trop écrits, comme calqués sur ceux du roman.
A noter la présence anecdotique de Jean Reno dans le rôle d’un flic au cours d’une scène très drôle d’arrière-plan contrastant avec l’intensité dramatique de ce qui se joue dans la voiture entre Romy et Yves Montand.