Une tentative audacieuse d'adapter l'univers singulier de Romain Gary, de la part du réalisateur Costa-Gavras, qui change résolument de style à cette occasion, lui l'habitué des récits politiques et engagés ("Z", "L'aveu", "Section spéciale"...).
Hélas le rendu final n'est guère enthousiasmant, "Clair de femme" se retrouvant écartelé entre mélo larmoyant et fantaisie absurde.
Pas forcément un mauvais film, mais à titre personnel une œuvre qui ne me parle pas des masses... L'ensemble m'est apparu souvent artificiel, surtout dans la première partie, au cours de laquelle les dialogues sonnent faux, et les comédiens avec, Yves Montand en tête.
Par la suite, j'ai fini par me laisser immerger quelque peu dans l'étrange atmosphère de cette histoire, notamment lorsqu'on découvre l'importance primordiale pour le héros de cette nuit en particulier, et toute la mise en scène requise en amont. On repense alors sous un autre angle à certaines scènes qui ont précédé.
Il faut également souligner la pertinence des thématiques abordées, soulignées par quelques réflexions profondes et plusieurs dialogues brillants, sans doute issus de l'œuvre de Gary.
Pour conclure, je salue l'originalité du projet, mais "Clair de femme" reste trop plombant sur le fond comme sur la forme (ai-je parlé de cette vilaine photo seventies, grisâtre et baveuse), et inégal d'une séquence à l'autre.
En tout cas je n'étais pas dans l'état d'esprit requis pour ce type de tragédie existentielle, moi qui naïvement, au vu du couple central (Yves Montand - Romy Schneider), m'attendais plutôt à un succédané de Claude Sautet...