Dans la vie, Mohamed Diab,le réalisateur du très apprécié Les femmes du bus 678, est claustrophobe. De là à écrire un film qui se passerait entièrement dans un fourgon de police, au moment de la destitution de Morsi, le président islamiste, il n'y avait qu'un pas, si l'on peut dire. En enfermant ses protagonistes qui se haïssent dans un espace clos et en les faisant devenir spectateurs du chaos qu'est devenu leur pays, Diab frappe fort. Violent et assez souvent hystérique, le film souffre cependant de trop laisser place aux combats de rue et à la pagaille, au détriment d'une véritable explication de texte, pour nous éclairer sur les raisons d'un tel échec de la révolution égyptienne. Il y a un sentiment d'étouffement dans Clash mais aussi de frustration devant l'incapacité du cinéaste à aller plus loin dans la découverte de ses personnages, par ailleurs bien trop nombreux pour qu'on puisse s'intéresser davantage à l'un d'entre eux. Mais le côté claustrophobe, que Mohamed Diab se rassure, il se ressent très fort et, au-delà, le climat de guerre civile que connait l'Egypte depuis plusieurs années, également. En cela, c'est un film important.