L'Orange Mécanique des 80s ?
Class 1984 dresse une vision pessimiste, pour l'époque, du futur de milieu de l'enseignement. Un règne de la violence que les critiques de l'époque n'ont pu cautionner. Et pourtant ! Class 1984 s'est inspiré de nombreux témoignages et vécus en 1982. Si les troubles fêtes sont représentés à travers le mouvement punk de l'époque et ne méritaient pas d'aussi grossières caricatures (tous aficionados nazi, proxénètes et dealer,...), la vision est tout de même loin d'être irréaliste une fois sorti de ce cliché. Tout comme les lycées, dès le début on peut découvrir les portes de détecteurs de métaux obligatoires pour tous les étudiants, inexistant en 1982. On comprend vite que Class 1984 frappait juste, là où ca fait mal. Le film nous met face également au manque de pouvoir et respect du professeur de plus en plus grandissant. Que ce soit un principal qui refuse de voir la réalité en face pour garder ses privilèges, ou des parents d'élèves qui défendent envers et contre tout leur gosse et sont loin de montrer l'exemple. La conséquence est logique pour l'enseignant, soit dépression ou pétage de plombs comme cette scène où le prof met un flingue contre la tempe de ses élèves pour qu'ils apprennent enfin quelque chose. Irréaliste? C'est loin de l'être. Le réalisateur Lesster n'hésite pas à aller de plus copier du côté d'Orange Mécanique, notamment dans la scène du viol où les loubards pénètrent dans la maison tout en sifflotant. Lesster n'a cependant évidement pas le talent d'un Kubrick. Les scènes sombres et violentes s'enchainent directement avec d'autres plus légères à la mélodie kitsh. Les rebondissement sont également téléphonés. On regrette aussi à l'inverse du film de Kubrick, un sujet trop peu creusé où la seule solution pour le professeur est la vengeance primaire à l'instar des loubards. Maladroit certes, mais jouissif et tellement esprit 80 que le film en ressort encore plus culte ! Si les critiques bien pensantes de l'époque refusaient le constat dressé, en utilisant l'extrême violence du film dans leur argumentaire, il est maintenant jubilatoire de constater, face au fait accompli, qu'ils doivent revoir leurs copies.