Avec un grand Q pour Quintessence et un grand H pour Hollywood.
Parce que Cléopâtre n'est certainement pas le meilleur film qu'Hollywood a fourni, loin de là...mais c'est certainement ce qu'il a produit de plus titanesque, de plus fou, de plus grandiose et de plus beau.
Des millions de dollars, un des (le ?) films les plus cher de l'histoire, un casting incomparables, des décors que l'on ne reverra pas de si peu, plus de 4h tournées au Technicolor, Mankiewcz à la baguette...on a rarement vu autant de luxure dans un péplum dramatique et romantique.


L'histoire de Cléopâtre est riche de fantasme, Mankiewicz s'attache alors à produire un film en deux parties, la première en retraçant sa relation avec César (Rex Harrison) où l'on retrouve toute la folie hollywoodienne. Les moyens titanesques sont utilisés ici avec des décors absolument surréalistes ! Il y a une impression de grandeur, tout cela est majestueux, incomparable.
L'oeil aurait presque du mal à se dire que c'est un film tellement c'est beau et grandiose. Cette première partie est écrite à la perfection, dans le texte, le Cléopâtre de Mankiewicz est clairement savoureux. Les deux protagonistes se livrent à une véritable valse d'amour, d'honneur et de jeux. C'est plein d'humour et de répliques bien senties. Elizabeth Taylor (absolument magnifique) a une présence affolante, elle envoute, elle capte tout, tout le temps, tout le monde avec cette beauté, cette manière de dire et de faire. En plus accompagné de Harrison, la première partie de Cléopâtre est parfaite, elle l'est encore plus quand on voit l'entrée de Cléopâtre dans Rome qui est sans conteste le summum de ce péplum. Luxure, brillance, musique, photographie...Son entrée est colossale. C'est un immense moment de cinéma. C'est éléphantesque et majestueux.


Mais...César meurt, assassiné par le Sénat et Brutus, alors Octave est nommé et Marc-Antoine rejoint Cléopâtre à Alexandrie où il devient totalement fou d'elle. Mais tout cela ne plait pas à tout le monde. S'en suit une confrontation de mots, sur terre et sur mer jusqu'à ce qu'Octave envahisse la grande Egypte. S'en suit la disparition de Césarion, fils de César, de Marc-Antoine (Richard Burton) et de Cléopatre au terme d'une nouvelle séquence dramatique et solennelle. L'une des fins les plus noble d'Hollywood. L'image est olympienne : Cléopatre, recouverte entièrement d'or est allongée, morte mais toujours aussi belle devant un Octave furieux. Tout cela n'est que la conséquence de la folie de Marc-Antoine et de son amour pour la magnifique Cléopâtre qui telle une menthe religieuse, tue ce qu'elle attire tellement le monde entier veut cette reine. Une fin solennelle qui fait suite a une scène de bataille navale sacrément belle. Une deuxième partie en forme de décadence tant pour Rome que pour l'Egypte. Comme si César mort, Rome n'était plus.


The End, Cléopâtre est mythologique, incomparable, les mots exprimant sa grandeur semblent manqués tellement l'oeuvre de Mankiewicz est monumentale, titanesque et gargantuesque. Tout y est démesuré mais filmé et écrit avec une rare intelligence. Utilisant à la fois ces moyens colossaux et son gout pour les joutes verbales, Mankiewicz joue avec les mots et les sentiments des protagonistes dans un péplum dramatique unique qui marqua à jamais la destiné d'Hollywood.
Jamais, jamais Cléopâtre n'a pu être égalé et ne le sera certainement jamais. Dire que Mankiewicz avait pensé Cléopatre en 6h (3h pour C&C et 3h pour C&MA). On se contentera de 4 heures de folies grandiloquentes.


Tout simplement MAJESTUEUX !

Halifax

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