Je ne me cache pas de parler de certaines scènes du film et du film tout court, en fait alors si vous êtes des tapettes qui ne peuvent pas supporter les gachaches (spoil en francais, n'oublions pas que nous sommes dans une critique française), alors barrez vous, c'est que vous n'avez rien compris au cinéma, on ne gâche pas un film en révélant une scène ou la fin. D'ailleurs ce cher noé l'a très bien compris, en nous annonçant la couleur de la fin dès le début.
Je ne sais pas trop par quoi commencer critiquer Climax c'est un peu comme entrer dans le vide (nos amis bilingues comprendront la blague)... ouai je sais c’était facile.
Après la séquence de début, enfin de fin, enfin celle de fin qui se déroule au début, on a le droit à un plan sur une télévision, l'audition de tous les protagonistes du film en tant que danseurs. Et les spectateurs les moins débiles, auront pu remarquer que le cadrage était légèrement plus large que la télévision, autour il y a des livres et des cassettes. Noé nous montre clairement ses références, de quels films et auteurs il s'est inspiré et à quel sauce ont devra digérer le film. Autour de ces auditions, clairement inutiles dans le sens où elles n'apportent rien au film, Noé nous dit de regarder autour de cette télé. Avec un savant mélange de Suspiria, Zombie, Labyrinth Man (eraserhead), possession, harakiri, querelle,Vibroboy (il se fait de la pub tout seul), under the pleasure dome d'anger (c'est tout ce dont je me souviens, j'ai pas vu les 3 derniers d'ailleurs) et niveau littérature on voit des bouquins sur Fritz Lang et la métamorphose de Kafka. Bref, le mélange s'annonce délectable.
S'en suit une chorégraphie excentrique mais qui devient au bout d'un certain temps hypnotisante sur fond rouge irréversiblien, filmée en plan séquence d'une justesse incroyable, l'utilisation du zoom, du dézoom, du mouvement de la caméra est méticuleux, d'une prouesse sans nom. Noé aurait pu s’arrêter en même temps que la danse, mais préfère continuer pendant au moins 5 bonnes minutes, juste pour la prouesse cinématographique, en passant d'un personnage à l'autre, d'une conversation à l'autre, le tout en évitant les reflets de l'équipe dans les miroirs de la pièce.Une mise en scène magistrale, mais est-elle nécessaire ? Ouai peut-être pour planter le décor, comprendre les relations qui lient les personnages mais ça reste très superficiel et laconique.
Les 15 minutes suivantes sont rythmées par des discussions entre les personnages, parlant d'anulingus, de sodomie, de coke sur fond jaunes pétant, vert ou rouge. C'est gentil 5 minutes mais devient rapidement gonflant, le rythme se perd, Noé est en train de montrer qu'il comble les vides scénaristiques et les poils de mon corps qui s'étaient hérissés pendant la séquence de la danse sont redescendus et caressent de nouveau mon corps.
La séquence d'après m'a semblé durer une éternité, une caméra en plongée zénithale qui filme les danseurs qui entrent tour après tour dans un cercle humain, avec un mouvement rotatif. Alors c'est sympa comme idée, ça donne des images formidables mais quand 20 personnes passent dans ce putain de cercle 30 secondes chacune, ça lasse assez vite. Ça y est Noé est foutu, maintenant dès qu'il a une vision esthétique elle dure 15 minutes. Je sens que je vais m'emmerder, c'est pas le film que j'étais venu voi...attends....
C'est parti, après ces préliminaires un peu pompeuses (elle était facile celle-la aussi) on entre véritablement dans le vif du sujet. On te balance un générique en plein milieu du film pour te dire que jusque là c'était une blague et que les choses sérieuses commencent, un générique au milieu du film c'est pas banal, je crois que y a que Eric Lartigau qui l'avait osé.
Finie la vacuité, bonjour les ressentis. Finie la caméra stable, trop stable, bonjour caméra épaule. Finies les discussions laconiques et place aux actes.
L'atmosphère devient peu à peu pesante, on comprend que l'on est dans un trip, comme dans kaboom. Les protagonistes commence à être violents, on commence à sortir de cette pièce unique et on s'avance dans les couloirs du huis clos aux couleurs monochromiques passant du bleu, au vert, au violet, au rouge rappelant le suspiria qu'on m'avait promis. Bonjour les travellings suivant les personnages d'une manière rappelant celle d'Irréversible dans le souterrain. Noé revient au origines de son premier film en filmant un avortement "fait maison" au coup de pied dans le ventre. Les danseurs tous défoncés au lsd, se rue nonchalamment vers une personne en groupe, ils agissent comme des zombies. Puis la suite de l'avortement, l'avortement 2, avec un coup de couteau dans le ventre insufflé par la personne enceinte elle-même tel un .... (je vous laisse deviner, c'est un rituel de samourai japonais). Voila, on y est c'est un film truffé de références, Noé les jettes par ci, par la, s'en contre-fiche, c'est un film de cinéphile délivré par un des cinéaste modernes les plus inventif, c'est dire si ça en jette.
Et le plan séquence continu, l'ambiance et l'atmosphère n'en démordent pas. C'est malsain, malaisant et après la scarification, sofia boutella nous sert un plagiat d'adjani dans le métro, en moins hystérique mais c'était bien vu. Puis au bout d'un moment, j'ai lâché, ce cher Gaspard nous vend quand même plus d'1h30 de film basé sur une seule idée d'huis clos entre plusieurs personnages, il y a forcément des hauts et des bas. Même si le bad trip nous offre du plus violent encore, des coups, de la baise (c'est un film de Gaspard Noé donc sexe oblige), de l'inceste, du sofia boutella qui à l’instar d'atomic blonde continue de brouter la moquette. La mise en scène reste quand même géniale, toujours en avançant sur ce plan séquence, qui a été coupé à certaines reprises, mais niveau gestion des acteurs cela doit être tellement dur. La caméra devient de plus en plus insolite, les plans commencent à être retournés.
Et la le drame, le film se finit, un bilan horrible : au moins 2 morts, un crane brûlé, une suicidé, un enfant enfermé de l'intérieur le tout sur du Angie des Stones pour changer des Soft cell, patrick hernades et cerrone avec des basses boostées. Le huis clos aux lumières colorées omniprésentes se finit, bonjour le blanc immaculé de la neige auquel est peu à peu mélangé le rouge du sang.
Fin.
Je reste sur mon siège, vérifie qu'il n'y avait aucun objet contondant sous mon siège parce que j'avais la curieuse impression de m'être fait ######
Whaou ! C'est quand ton prochain film Gaspard, parce que je me sens d'humeur Jésus, après la claque que je me suis prise j'aimerais bien tendre l'autre joue.
PS : même si ça y ressemble fortement ça reste quand même à des années lumières d'irréversible, ou la tension dramatique et le malaise arrive dès le début et restent présents tout le film, jusqu'à la fin, aussi belle soit elle.