Du vide

Plus le film avance, plus il est nul. Ca n'a aucun sens. C'est caricatural. Y'a pas d'histoire. Bref, du vide.

C'est même pas cohérent. Des gens qui n'ont pas bu de sangria sont aussi défoncés que des gens qui en ont bu. Pourtant, ils y'en a beaucoup qui n'en ont pas bu. Mais à aucun moment quelqu'un de sobre réussit à remettre cette fête sur les rails avant qu'elle parte en couille. À mettre les defoncés dans un coin, à les laisser delirer tranquillement par terre. C'est tellement pas réaliste. J'ai jamais pris de drogue hein, mais à quel moment on part dans un trip pareil parce qu'on a pris du lsd? A quel moment une femme enceinte qui a pas pris de drogue se retrouve à se tailler la peau avec un couteau devant une troupe de camés qui l'encouragent? J'ai pas compris pourquoi cette soirée qui était censée devenir incontrôlable est devenue incontrôlable, parce que tout était contrôlable.

Le huit clos, en soit, n'a même pas lieu d'être. Dans une soirée, surtout quand on est bien défoncé, on sort, parce qu'on en peut plus d'être enfermé. Mais à aucun moment quelqu'un sort de cette merde. Le seul type qui est foutu dehors (comme si c'était une punition de se casser de ce taudis), il reste dehors toute la nuit et on le retrouve enfoui dans la neige le lendemain. Il a pas bu, mais le mec reste dehors dans la neige toute la nuit. Il retourne pas à la soirée pour calmer les choses. Ou pour dormir dans un lit chaud. Ok. Ca n'a aucun sens.

La meuf qui perd la clé, c'était bien trouvé, parce que c'est le genre de truc typique qui arrive quand on sait plus trop ce qu'on fait. Sauf qu'après j'me suis rappelé qu'elle avait pas bu. C'est une des seuls meufs qui a pas bu, et elle est pas capable de gérer. Son gosse est enfermé, ok, elle cherche la clé, ok, mais elle la retrouve jamais. Dans un petit espace comme ça. Personne pense à rallumer les putains de lumières pour trouver cette putain de clé. Ca n'a aucun putain de sens.

Et le gosse meurt vraiment? Parce qu'il a touché les fils électriques? Mais à quel moment on met un gosse dans une salle électrique? Avant la soirée, ils étaient pas défoncés à ce que je sache! Y'a des putains de chambres avec des lits en haut mais ils ont décidé de mettre le gosse là-dedans? C'est ridicule. Faut vraiment être con, putain.

La relation incestuelle, on la sentait à des kilomètres, mais j'ai quand même été choqué qu'on la représente. Sauf que putain, c'est pas ça qui fait un putain de film. Ils auraient pu defoncer la gueule de ce type qui abuse sa soeur au lieu d'attaquer un putain de mec qui a rien demandé. À quel moment le mec quasi chauve se fait defoncer la gueule sans raison? Genre tout le monde le déteste, d'accord. Ca tient absolument pas la route.

Si on veut montrer des soirées qui partent en couille, faut être réaliste quoi. La meuf ses cheveux crament, personne l'aide. Même complètement défoncés les gens auraient essayé de prendre un putain de torchon, de lui foutre de l'eau sur la gueule, j'sais pas. Ca manque de bon sens, ce film. C'est pas parce qu'on est défoncé qu'on perd le putain de sens commun. Ou alors ils sont tous cons de base, ce qui est possible. Mais du coup, on a vraiment pas envie de suivre ces personnages, on s'en fout un peu, en fait.

Choquer pour choquer, ca n'apporte rien. C'est pas tes petites phrases pseudo philosophiques (qui n'ont aucun rapport avec le contexte) qui vont sauver ton film et lui donner une dimension sublime. Fallait faire un peu plus d'efforts. J'ai cru comprendre que le film avait été tourné en deux semaines avec un petit budget, mais ca se voit putain.

C'est vide. Ca manque d'humour, presque. D'ironie. L'horreur est vraiment horrible quand on y prend un certain plaisir, qu'on la regarde avec du recul, mais pour ça faut apporter quelques touches subtiles d'humour, ce dont ce film est totalement dépourvu. C'est de l'horreur au premier degré, on se demande ce qu'on regarde surtout vers le "climax", déjà qu'on voit pas grand chose et que la caméra filme à l'envers. Ca rajoute de la confusion visuelle à de la confusion tout court. J'aurais bien aimé que le real reste sur ce fil tendu où on sent que les gens perdent les pédales mais qu'il essayent au moins de lutter, qu'ils tente de garder une dignité pour les apparences, parce que c'est ce qui arrive dans la vraie vie, et c'est ça qui montre le vrai pouvoir des toxiques sur notre corps: le fait qu'on est desinhibé, qu'on a du mal à se contrôler. Mais lui, d'un coup, toute la salle tripe en 10 minutes! Les gens sont tous fous alors qu'ils ont pas pris la même dose, c'est n'importe quoi.

Le vrai film d'horreur ça aurait été qu'ils prennent au moins conscience du putain de trip dégénéré qu'ils ont vécu, qu'ils assument un minimum les conséquences, comme dans tous les lendemains de soirées arrosées, mais nan, quand les flics débarquent ils sont encore dans leur défonce. (Putain mais réveillez-les à coup de pieds au cul, qu'on en finisse.)

Bon. Beaucoup de "putain" dans cette critique, mais c'est ce que ce film inspire. De la frustration. Juste après le visionnage, on se dit "c'est dommage". J'en ai plus que marre de la provoc' pas intelligente, ça me donne envie de re-regarder une vraie série d'horreur comme Hannibal, où la violence a un minimum de sens.