Il est difficile, voire impossible, de résumer brièvement Cloud Atlas autre que plusieurs histoires qui s'entremêlent au fil des siècles, qui vont du XIXe au XXIVe, avec les personnages qui se réincarnent.
Mas pour le peu qu'on lui accorde son attention au-delà de la première demi-heure, Cloud Atlas est un film passionnant. Film-somme dans la carrière des Wachoswki, qui se sont adjoints les services de Tom Tykwer comme troisième réalisateur, il pose les bases de l'identité à travers les époques, jusqu'au post-apocalyptique.
Je ne vais pas faire genre j'ai tout compris, mais j'ai été particulièrement séduit par le jeu des acteurs qui, comme au théatre, semblent prendre plaisir à jouer plusieurs rôles, voire à être dans leur sexe opposé sans que ça ne dérange pas. A ce titre, ce que fait Tom Hanks, qui doit jouer six personnages, est fascinant, donnant vie à plusieurs incarnations avec moultes maquillages et prothèses, en plus de créer tout un nouvel langage dans la partie post-apocalyptique en compagnie de Halle Berry. D'ailleurs, il y a du monde, dont Hugo Weaving, Hugh Grant, Doona Bae (qu'on reverra dans Jupiter et Sense 8), Jim Sturgess, Jim Broadbent, ou encore Susan Sarandon.
En vulgarisant, les réalisateurs réussissent ce que Claude Lelouch a toujours voulu faire dans La belle histoire, à savoir parler d'incarnations dans plusieurs époques, mais ici avec des moyens gigantesques, et un travail de montage impressionnant où tout semble se mélanger avec la plus grande fluidité. Si on y réfléchit, le film parle sans arrêt d'amour, y compris entre personnes du même sexe, et montre bien les difficultés d'être à chacune des époques, y compris celle de Doona Bae dans une version futuriste de Séoul.
Je ne nie pas que le film est parfois difficile à saisir, que sa durée délirante de 2h50 a de quoi décourager, mais il entre pleinement en compte dans l’œuvre des réalisateurs, et d'une certaine façon, je comprends son rejet commercial, car il ne ressemble à rien de ce qui a été jusque là. Mais pour peu qu'on s'accroche, je dirais que le voyage en vaut la peine.