And I will not be sujected to criminal abuse !
Je vois beaucoup de gens parler du temps qu'il leur a fallu pour rentrer dans Cloud Atlas, personnellement, la mayonnaise a bien pris, dès le début où j'ai accepté de ne pas tout comprendre tout de suite, en me laissant porter par la brise. Peut-être est-ce le fait que je n'avais vu ni bande-annonces ni trailers ni rien avant de lire quelques critiques sur le net, le fait est que je me suis laissée embarquer vers l'inconnu dès les premières minutes, et que je n'ai pas quitté le navire avant la fin, cette fin qui m'a laissé les yeux mouillés (mais ça a beau faire 3 fois, je n'y arrive pas. La fin m'arrache le coeur, mais j'ai cette pudeur mal placée qui fait que non, je-ne-pleurerais-pas) et la bouche grande ouverte de toute ma béatitude.
C'est sans aucun doute quelque chose ce film. Ca fait 12 jours maintenant que je l'ai vu pour la première fois, deux autres fois ont suivi entretemps, et pourtant, j'ai eu du mal à me sentir capable d'écrire une 'bonne' critique, intelligente et argumentée sur un film aussi riche et 'complexe' (toutes proportions gardées).
Il est et restera une expérience hors du commun à vivre, un jeu de pistes à travers les siècles, une foule de maquillages et de postiches plus ou moins risibles (ah, cette Nurse Noakes, j'ai vécu dans le déni jusqu'à la fin), ces 6 histoires entremêlées, aussi bien drôles que tragiques, heureuses ou malheureuses. Des destins qui se croisent, des vies parallèles qui se vivent, où l'on devient meilleur, ou plus mauvais encore. Les transitions, dès le moment où les 6 histoires sont posées, fonctionnent très bien et finissent par passer inaperçues plus l'action s'intensifie (les 3/4h de fin surtout).
Je reste partisane du segment Cavendish, mon préféré, aussi simple et léger soit-il, il passe vraiment bien, et tous les acteurs y sont particulièrement géniaux et hilarants (sans compter l'importance majeure qu'il a malgré tout sur les autres époques). A contrario, mon bémol ira vers Sonmi, sensée être un personnage de révoltée charismatique et très intelligente, je l'ai trouvé vraiment très mollassonne, parfois on avait pas vraiment envie de croire à ce qu'elle disait de son ton monocorde, et j'ai trouvé ça dommage.
Je pourrais aussi parler de la musique, parfaite, parfaite dans le sens où chaque époque et chaque personnage ont leur thème précis, et que rien qu'à écouter l'OST, on sait restituer tel morceau à tel segment, elle possède une réelle identité et colle parfaitement au film (et le Sextet est une merveille).
Je lis le livre en ce moment, et je suis plutôt contente de l'avoir fait dans ce sens là, tant les changements deviennent multiples dès L'Oraison de Sonmi. Je dirais qu'il apporte une richesse supplémentaire à l'ensemble, que certains peuvent qualifier de brouillon voire chaotique. Il n'en reste pas moins que le film regorge de très bonnes idées (les acteurs qui réapparaissent, les indices/liens entre les époques, un régal à chercher, les références constantes à d'autres oeuvres connues et moins connues...) et que je ne saurais préférer l'un à l'autre. C'était un énorme défi, les Wachowski l'ont relevé, et ils l'ont relevé avec une intelligence remarquable (ça fait peut-être pompeux, mais ce film est un de mes coups de coeur absolu de ce début d'année, je ne suis peut-être pas très exigeante, mais je suis contente qu'il m'ait fait un tel effet.)