L'antidote.
Comme le dit si bien l'affiche: "le crime est un poison, voici l'antidote.". Qui ça ? Cobra bien sûr ! Marion Cobretti pour les intimes, c'est à dire pour son coéquipier et pour les buveurs de Pepsi...
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le 28 mars 2015
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Je peux sans doute blâmer une éducation lamentable, c'est sûr, mes parents m'ont laissé regarder trop de conneries quand j'étais gamin.
Il faut néanmoins poser la question: jusqu'à quel point peut-on cautionner des films aussi politiquement irresponsables? C'est sans doute un peu vain de demander quelle responsabilité porte un film d'action fort en burne et faible en matière grise du type de Cobra, qui est un petit peu le haut du panier de la daube reaganienne balancée à la chaine par la boite des plus aimables des salauds fascisto-sionistes. Un bon marxiste devrait toujours se garder d'une lecture idéaliste de ce genre de phénomènes, les idées qui façonnent la réalité, la dialectique hégélienne qui marche sur la tête, tout ça tout ça, pour se concentrer sur une analyse des rapports matériels qui sous-tendent ce genre de productions. Mais quand même... peut-on vraiment exonérer un tel gloubi-boulga de sentences sécuritaires basses du front, de paranoïa de boomer déconnecté bien à l'abri de sa communauté ségrégationniste, d'ineptitude politique psychopathologique qui doit encore nous rappeler que si le parti démocrate serait un parti d’extrême droite dans tout autre pays que les US, le parti républicain oblige, lui, à aller chercher chez les Duterte et les Al Saoud pour trouver un équivalent clinique? Il devient difficile, en 2021, alors que les US soutiennent les états génocidaires et les groupuscules terroristes dans une course au fond impérialiste à l'extérieur et la plus grande colonie pénitentiaire pour punir les pauvres de ne plus servir à la production capitaliste à l'intérieur, de défendre les thuriféraires de la machine de mort que sont Golan/Globus et leurs propagandistes stipendiés. Ils auront fait tout ce qu'ils auront pu, même amoureusement placer le portrait de l'empereur lui-même dans un plan discret (qui, pour les beaudrillardiens de base, est présenté avec la même élégance digne que les placements produits pour pepsi), pour se gagner une invitation à la maison blanche, je ne sais pas s'ils l'ont eue mais je leur souhaite presque, il ne faudrait pas que de tels efforts de pompier cinématographique ne leur aie gagné que l'infamie ingrate.
Le pire étant que, comme je le disais précédemment, on a un peu là affaire au haut du panier de la production Cannon et pour les intellos dans le fond, je sais qu'ils ont produit Godard et à part pour la blague ça ne me fait pas changer d'avis. Cosmatos est un bon styliste, dans le genre, qui n'est pas sans émuler les Scott et les Lyne, les saints-patrons de la daube 80's, et n'a rien de commun avec des Zito ou des Winner. Et puis Sly n'est pas qu'une pièce de viande républicaine, il rappelle dans ce film qu'il est une star charismatique, capable de rendre aimable même l'exécuteur impavide des pauvres qu'est Marion Cobretti. Il y a même deux-trois blagues qui sont drôles au premier degré.
Et donc, moi, comme un veau je rigole, comme je disais, il y a eu des lacunes à mon éducation, je suis né moi aussi de boomers qui se sont réfugiés dans le centrisme quand a sonné la trentaine, je les aime plus que tout mais ils ne m'ont peut-être pas donné toutes les armes critiques et pendant longtemps mon film préféré a été Independance Day de Roland Emmerich... Je me suis décidé à écrire ceci pour interroger ce paradoxe au cœur de mon être, cette profonde inconséquence, pourquoi je déteste et j'adore ce genre de propagande fasciste?
Il faut croire que je suis toujours l'enfant de 10 ans que j'étais à l'époque de Mitterrand et Bush Sr (pour la petite histoire dans ma Belgique natale c'était Jean-Luc Dehaene, authentique tranche de jambon de Bruges christiano-centriste bien fade comme on les aime chez nous) et que rien ne m'amuse plus que de voir des adultes jouer à la guéguerre urbaine dans des zonings abandonnés baignés dans un atmosphère de panique morale sécuritaire fantasmatique (le film est d'ailleurs un précipité presque chimiquement pur, les méchants n'étant que l'image métaphysique du méchant, l'immoralité incarnée, les sans-dieux qui méprisent noël, les monstres!). Ça bouge vite, on ne perd pas son temps avec trop de dialogue et on peut presque pardonner que le film n'ait pas mis Brigitte Nielsen à poil, ce qui aurait été la seule bonne raison de l'avoir engagée, parce que l'action est légère et aimablement débile, parfois après le boulot il n'en faut pas plus.
L'adulte que je suis devenu à grand-peine n'y peut rien, je suppose...
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Créée
le 15 févr. 2021
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