Il faut rendre à César ce qui appartient à César. De Finding Nemo à Toy Story, en passant par Wall-E ou Là haut, à peu près tous les films de Pixar ont été couronnés de succès. Avec Coco, qui rend hommage à la culture mexicaine, Disney continue de faire mouche. S’il faut aux sceptiques une preuve supplémentaire de l’existence d’un particularisme artistique des studios Pixar au sein de l’empire Disney, Coco tombe à pic : il constitue même une manière de manifeste. Là où les productions issues de la maison-mère misent sur un arsenal codifié d’éléments rassurants pour fédérer leurs publics, la branche spécialisée dans les images de synthèse s’aventure dans des territoires insolites, plus stupéfiantes encore du point de vue narratif que technique. Une originalité artistique autorisée parce qu’elle s’avère globalement payante…
Il faut reconnaître tout le travail accompli par les réalisateurs Lee Unkrich et Adrian Molina sur ce film, ne serait-ce que sur la construction de leur deux mondes. D’un monde des vivants horizontal et quasi monochrome, on passe à un festival de couleurs et de verticalité une fois chez les morts. Le long-métrage s’apparente même à un tsunami : il commence avec des lourdeurs répétitives sur la famille avant de se calmer pour laisser son récit s’installer et monter en puissance… et nous submerger dans son dernier tiers. En jouant ainsi sur le degré de subtilité, le film navigue entre ton sombre et coloré et ménage efficacement ses twists. Coco parvient dès lors à provoquer de véritables ascenseurs émotionnels qui n’émerveille pas une fois, mais plusieurs...
Autour des thèmes universels de la famille, du pardon et de la destinée, paré de ses plus beaux ornements inspirés du folklore mexicain, Coco est un coming-of-age vibrant, débordant de vie, qui irradie la pupille sous un déluge visuel basculant du monde des vivants à celui des disparus. Que les parents soient rassurés, rien de morbide dans Coco si ce n’est la célébration de la vie doublée d’une poignante méditation philosophique autour de la mémoire et de l’héritage familial. Un divertissement en grande pompe dont on ressort le sourire aux lèvres et le coeur serré. Tout ce que l’on attend (et a toujours attendu) d’une production Disney-Pixar !!!