Un biopic duquel je n'attendais pas monts et merveilles - d'autant que je ne suis pas président du fan-club d'Audrey Tautou - et qui m'a cueilli par sa modestie et sa justesse.
Rien d'extraordinaire au programme, "Coco avant Chanel" se révèle simple et académique, mais le récit fonctionne et les personnages existent ; Anne Fontaine parvient à nous transmettre sa vision de la future couturière vedette grâce à quelques traits de personnalité bien marqués : orpheline, ambitieuse, originale, mythomane, dotée d'un gros caractère et d'un fort esprit d'indépendance
Côté interprétation, Audrey Tautou correspond à l'idée que je me fais de la jeune Gabrielle Chasnel, Benoît Poelvoorde trouve l'un de ses meilleurs rôles dans la peau de cet héritier jouisseur à la fois rustre et sensible, l'italien Alessandro Nivola ne jure pas en négociant anglais, et Emmanuelle Devos surprend en comédienne de boulevard également courtisane.
En nous plongeant dans la période des années folles, Anne Fontaine nous parle de rapports entre classes sociales, d'émancipation féminine, de grands sentiments, et un peu de mode, quand même (achevant le film par un magnifique défilé).
Enfin, sur le plan formel, "Coco avant Chanel" apparaît élégant mais sans ostentation (donc en harmonie avec son sujet), porté par la belle partition d'Alexandre Desplat.