Cogan : Killing Them Softly par noirjouvence
Avec L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Andrew Dominik est passé soudainement sur le devant de la scène, réalisant l’un des plus beau chefs d’oeuvre de la décennie sur un genre considéré alors comme déjà asséché de toutes idées. Son nouveau long-métrage présenté à Cannes, alors reçu de manière mitigée, a entre-temps été retitré maladroitement Cogan : Killing Them Softly en France. Andrew Dominik s’attaque cette fois-ci au cinéma policier, genre qu’il avait déjà eu l’occasion de traiter dans Chopper. De nouveau il s’éloigne de son pays d’origine qu’est l’Australie afin de concrétiser une œuvre complète en donnant une âme à un pays entier et à ses habitants. Car si il décide d’incruster son histoire en Amérique, ce n’est pas seulement pour offrir une base à son récit et profiter d’une matière déjà existante, mais bien pour la revisiter et traiter son sujet avec honnêteté.
Difficile d’imaginer qu’Andrew Dominik puisse réaliser de nouveau le même exploit, et pourtant, c’est sans mal qu’il remet le couvert, nous offrant tout un univers, image d’une vérité souvent rejetée. Avec ce nouveau film, il nous offre une œuvre se nourrissant constamment de son contexte politique, et n’oubliant jamais qu’il repose entièrement sur une mythologie urbaine, en somme, il rend hommage à ce qui fait l’essence même du genre qu’il aborde, tout comme il avait su le faire avec le western. C’est en comprenant cette approche que l’on peut accepter tant de différences entre ses deux derniers long-métrages.
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