Avec son affiche bleutée, à l’atmosphère tamisée, et ses personnages bourrus du fin fond du Texas, Cold In July a tout pour plaire dans un marché quelque peu formaté, mais au final devant ce thriller revanchard se trouve le sentiment d’un déjà-vu bien présent, et qui planera encore longtemps : Drive.
Déjà trois ans que le film de Nicolas Winding Refn est sorti et pourtant il continue d’influencer encore les réalisateurs de part le monde, avec son esthétique colorée mais sombre, et son rythme lancinant mais toujours sous tension. Cold In July arrive d’ailleurs avec brio à retranscrire l’effet que nous faisait son aîné, la mise en scène jouant habilement sur le côté rustique du Texas, jusqu’à faire porter une coupe mulet à Michael C. Hall. C’est malheureusement dans le scénario que réside tout le problème du projet, car là ou Drive nous prenait à la gorge par son côté unilatéral, à aller toujours plus en avant, Cold In July revient toujours sur ses pas et nous emmène sur des sentiers qui n’ont que peu de sens. Machination, revanche ou traque, il est difficile de savoir réellement de quoi parle le film car lui-même ne sait pas où il va.
C’est donc avec dépit que l’on oubliera ce film pourtant agréable, aux personnages beaufs mais humains, pour lesquels on aura ressenti une certaine empathie, surtout lors du final, violent et particulièrement bien mis en scène, avec ses couleurs bariolées très seventies.