Drôle d'impression en sortant de ma première séance de l'année. Plutôt negative d'ailleurs, comme une sensation de gâchis.
Pourtant, le combo mulet/moustache pour Michael C. Hall avait tout pour me plaire, sur fond d'auto-défense, chère à nos amis Texans.
La première partie va dans ce sens, à travers le portrait de ces américains moyens, si attachés au sacro-saint deuxième amendement. Un point de vue nuancé par le malaise de l'ancien héros de Dexter, miné par le remord, puis inquiété par l'arrivée du père de sa victime, qui fait basculer le film dans le thriller psychologique.
La reconstitution est sérieuse, la mise en scène est correcte et Sam Shepard y est effrayant.
Et soudain le film nous surprend -pour le pire- par un virage radical censé nous faire plonger dans les bas-fonds du snuff-movie. L'enquête sera résolue, avant même d'avoir commencé.
Ce sera alors le prétexte à une fin grotesque, façon revenge-movie.
Tout cela en 1h40, autant dire que la légitime défense, la relation père-fils et l'utilisation de la violence seront à peine effleurés. Tout comme la complicité artificielle du trio avec l'arrivée de l'excellent Don Johnson.
À trop vouloir se chercher, un film qui en oublie le spectateur, à peine consolé par une bonne interprétation globale et une réalisation impeccable.