Voila un film qui part très bien. La première demi-heure qui nous emmène dans Santiago deux jours avant le putch de Pinochet est très belle et surtout saisissante et inquiétante. Soudain on réalise ce que représente pour un pays le fait de se réveiller un beau matin en dictature alors que la veille encore tous les rêves de liberté étaient permis. Hier on était heureux, libre, on se prenait en photo et nous voila dans un stade avec des militaires qui séparent le bon grain de l'ivraie. Jusque là, tout va bien.
Après, ça se gâte. Tout simplement parce que la description de la Colonia Felicidad, sorte de terre promise fondée par un ancien nazi servant à la fois de secte fondamentaliste pour assouvir les fantasmes messianique dudit nazi, de prison secrète pour la police militaire de Pinochet et de fournisseur d'armes et de gaz sarin pour le régime aurait mérité un traitement un petit peu moins anecdotique.


Vous prenez deux ados, l'un est envoyé dans la colonia par la police où pour une raison peu claire, on décide de l'enrôler purement et simplement dans la colonia plutôt que de l'exécuter...va savoir pourquoi. Et vous avez sa petite amie qui suppose que le mec a été envoyé là-bas et qui décide de s'enrôler dans la secte pour le retrouver et l'aider à s'en évader. Déjà c'est bizarre, vu le niveau de paranoïa des gars de la secte. Je vous passe tous les rebonds scénaristiques moisis mais il faut une succession de coïncidences hallucinantes pour que les deux êtres qui ont été séparés se retrouvent et parviennent à s'évader au nez et à la barbe de tout le monde en moins de 48 heures dans une succession de scènes capilotractées.


Mais le plus dommage c'est qu'en consacrant tout ce temps à cette histoire, le film omet de vraiment parler de la secte. Je veux dire, vraiment. Pourquoi les gens sont-ils là, pourquoi restent-ils ? Sont-ils prisonniers ou vraiment envoutés par leur gourou ? Bref, c'est un film qui se passe dans une communauté qui aurait mérité qu'on y consacre plus de temps. Un film qui passe un peu à côté de son sujet.

rivax
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le 22 juil. 2016

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