Après la bonne surprise Un été avec Coo, je me suis empressé de mater le second film de Keiichi Hara, Colorful.
Tout comme son maître Takahata, le réalisateur Keiichi Hara met l'accent sur le réalisme de son animation, sa mise en scène est épurée et prend place dans des décors limite photo réalistes. Et toujours comme son maître, il partage les mêmes thèmes narratifs, l'importance de la cellule familiale, l'amour de la nature et de l'écologie, le dégoût de l'injustice et un intérêt certains pour les sentiments forts et dramatiques.
L'histoire est très touchante et révèle son lot de surprises et de personnages forts et atypiques. On ne sait pas grand chose à propos du jeune héro Makoto, mais sans trop vous en révéler de l'histoire (ce serait dommage de vous priver de la découverte) je peux juste vous dire que le film s'ouvre sur notre jeune héro (élève en dernière année de collège) qui se réveille à l'hôpital entourée de sa famille après une tentative ratée de suicide. Puis très vite on en apprend un peu plus sur sa famille, qu'il a une mère dépressive et rempli de remords, un père absent à cause d'un travail qui lui prend tout son temps et un frère obsédé par sa propre réussite scolaire. C’est en comprenant la source d’un tel malaise que Makoto pourra redonner goût à sa vie. Que ce soit sur le fond ou sur la forme, le film est beau et criant de vérité, ce qui renforce d'autant plus le sentiment de spleen et de poésie à l'écran.
Tout comme son prédécesseur Un été avec Coo, Colorful est un film qui réussit immédiatement à toucher en plein cœur. Voir un film d'animation arriver à atteindre un tel niveau de beauté, d’émotions et de limpidité ... c'est assurément le signe d'un chef d'œuvre.