Un scénario archi éculé. Randolph Scott (62 ans...) échange une femme blanche prisonnière des Indiens contre des objets de pacotille, sans savoir que son mari a promis 5000 dollars pour qui la délivrera. Entre-temps, trois bandits se raccrochent aux wagons, et, bien entendu, eux sont au courant de la prime. Dès lors, ils vont essayer de buter ce bon Randolph au cours du voyage, mais la présence continuelle des Indiens oblige à une certaines solidarité. OK tout le monde sait comment ça se termine, rajoutez juste quelques fioritures psychologiques dans le scénario.
Mais imaginons une autre histoire. Au bout de 25 minutes, Randolph file vers d'autres aventures. Hop, on change de trajectoire, angle à 90°. Là, ça aurait super. Mais non, il semblerait que ça soit tout bonnement impossible au cinéma.
En plus, c'est crédible : le type ne veut pas de la prime, donc ça lui évite d'avoir à affronter trois desperados pour rien. Ça aurait été même certainement la chose la moins stupide à faire quand on y réfléchit.
Budd Boetticher rend quand même une copie assez propre. Et encore une fois, les seconds rôles ont plus de charisme que ce bon vieux cheval sur le retour qu'est Randolph Scott.
Franchement, j'aimerais voir un film de Boetticher avec un peu de moyens et surtout de vrais acteurs. Mais je ne crois pas que ça existe.
PS : Randolph Scott a troqué sa bonne vieille chemise jaune-beige à grosses auréoles de sueur contre une noire, un peu plus classe. Mais il a gardé le même cheval : sa crinière est un peu plus blanche que sa queue, qui, elle, tire vers le jaune. Ça m'avait déjà marqué. On s'occupe comme on peut quand les films ne sont pas palpitants.