♪ ~ Elijah, Elijah, Elijah saute-moi au cou, Elijah, Elijah ~ ♬

Pour qui ne connaît strictement rien de ce film avant le visionnage, il commence comme un nouveau produit cinématographique dont nous abreuve désormais la Propagande : Norval, un bon petit gars de 35 ans à la virilité en deuil (comme ses ongles, peints en noir) rend visite à son père qui l'a invité ; un vilain père buveur, vulgaire, violent, inquiétant. Le papa de la Propagande, quoi...



You're a rat fucker. You stuff rats up your vagina. You dress like a woman, yeah ? You dress like a cunt. You're very cunty. Well, I call a spade a spade, and a cunt a cunt. And you, sir, are a certified cunt.



Autres personnages : une très gentille dame, Gladys, toubib travaillant pour le bureau du coroner, ainsi qu'un hilarant policier noir. On comprend également que le mari de Gladys était un salaud (forcément), puisque après sa mort Gladys confie "lui avoir aboyé dessus pendant une heure". Sinon, la maman de Norval, au téléphone, semble elle aussi adorable...


Vous voyez le tableau ?



When my husband died, I remember just yapping onto him for an hour.



Mais à mesure que l'intrigue progresse, on se demande si l'apathie et l'ahurissement de Norval --- qui répète What ? What ? à tout bout de champ --- ne sont finalement pas un clin d'œil...


Et puis... si son improbable coupe au bol, sa non moins improbable moustache, ses gros yeux bleus interrogateurs façon Pierre Palmade et sa désespérante couilles-mollitude n'étaient qu'une farce ?! une farce lénifiante afin de nous faire ensuite décoller avec du brutal ?


Après tout, les exergues du film ne sont-elles pas une phrase de Shakespeare et une autre de... Beyoncé ?


Et que dire de l'affiche (pas celle de SC) ? N'est-elle pas déjà drôle ? Elijah Wood halluciné tenant une fourchette à rôti sanguinolente !


Même le titre donne bien le ton, en réalité (car dans le monde anglo-saxon, "Come to Daddy" est le plus souvent prononcé avec ironie, voire lubricité).


Vous l'avez compris, tout est voulu, tout est calculé : le réalisateur Ant Timpson se fout de nous, temporise, ridiculise son héros avant de le transformer en déglingueur ; une fois que cet ancien alcoolo aura retrouvé le plaisir de la dive bouteille et ses pulsions de vilain mâle blanc, ça risque de castagner...


Après la circonspection du début --- rétroactivement, les atermoiements et le "discours" trompeur prennent tout leur sens et leur valeur --- on biche, on rit, on passe un bon moment.


( sans compter que le travail sur l'image et le son est léché )

Arnaud-Fioutieur
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le 11 janv. 2021

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