Onzième film de Woody Allen, Comédie érotique d'une nuit d'été est aussi le premier qu'il tournera avec Mia Farrow (il la dirigera dans 13 films au total). Il nous emmène durant l'été 1905 suivre un couple en inviter deux autres à passer quelques jours dans leur propriété en campagne. Mais peu à peu, secrets et autres non-dits verront le jour...
Woody Allen met en scène toute une galerie de personnages aussi marrante qu'attachante voire étrange pour certains-cas. Lui-même se donne le rôle d'Andrew, un inventeur farfelu et bavard dont le couple bat de l'aile et qui se penche vers une amie qu'il a autrefois courtisée. Mais, ce sont tous les personnages qui sont intéressants, et Woody Allen orchestre son récit avec brio, sachant donner de l'importance à tous sans en sacrifier, à l'image d'Ariel, courtisée à la fois par Andrew et le meilleur ami de celui-ci, mais destinée à épouser un docteur bien plus âgé qu'elle.
Il s'amuse avec tous ses couples qui semblent perdus et en proie à des regrets ou des désirs inavoués, pensant peut-être que c'est le moment pour tout changer. Il met ses personnages face à la vie et le bilan qu'on peut tirer de la sienne et, comme souvent, il évoque les rapports humains où se mêlent amour, hypocrisie, angoisse sexuelle ou encore tristesse. C'est avec légèreté qu'il met en scène ces rapports, oscillant entre plusieurs tons, tour à tour drôle, mélancolique ou encore tendre, et ce avec brio. C'est aussi la magie qui aura une certaine place dans le récit, thème qu'il affectionne et qu'il inclut avec finesse et intérêt.
Comme souvent dans les meilleurs Woody Allen, l'une des principales qualités se trouve dans l'écriture, tant dans les personnages, l'avancement de ce week-end mais surtout les dialogues, d'une rare subtilité. Il orchestre son récit avec brio, gêrant bien les quiproquo, le burlesque ou les parties plus dramatique et intimiste, il ne tombe jamais dans la lourdeur. En plus de Woody Allen, les cinq autres comédiens sont excellents et notamment Mia Farrow dans un rôle de femme ambiguë qui aura finalement trois hommes à ses pieds.
A nouveau, Woody Allen montre tout son talent, tant dans l'écriture que dans sa façon de mettre en scène les rapports humains, ici avec mélancolie oscillant avec quelques touches plus légère, et l'osmose fonctionne à merveille.