Ce film nous montre les dégâts que peuvent engendrer la pensée unique, le totalitarisme de masse, le mépris de l’être humain dans son individualité et les conséquences des politiques d’État sur les petites gens que nous sommes.
La Chine de Mao est, bien sûr, épinglée dans ce film magistral. Mais je n’ai pu m’empêcher de penser aux tyrannies dont de nombreux peuples sont les victimes actuelles, que ces tyrannies soient économiques, religieuses ou sociales.
Les victimes en sont toujours le petit peuple, et les apparatchiks, de gauche comme de droite, s’en sortent toujours au mieux.
Tristesse de voir, dans ce film, la trahison de la fille contre son père, le difficile retour de celui-ci après vingt ans de camp, la folie de la mère enfermée dans le déni de ce que lui a fait subir un commissaire du Parti…
J’en suis sorti écœuré par la vilenie humaine, l’hypocrisie et la manipulation (dont le père est aussi un exemple, pour la bonne cause, certes, mais comme illustration de l’influence que les êtres humains essayent d’imposer à leurs congénères).
Film déprimant au possible, mais tellement révélateur de notre sinistre époque où tous les coups sont permis en Chine comme ailleurs.