Après une flopée de comédies françaises interchangeables et ratées ce mois-ci, cela fait du bien d’en voir une réussie qui parvient à sortir du lot. Pour son premier film Julien Hallard choisit de revenir sur l’histoire vraie de la première équipe de foot féminine française créée à Reims au début des années 70. Un sujet de comédie sympathique qui permet à « Comme des garçons » de se doter d’une jolie reconstitution des seventies françaises. Décor, accessoires tout comme le style du film sont en totale adéquation avec le propos et lui donnent une jolie patine vintage en même temps qu’un charme suranné délicieusement rétro.
On salue également l’arrière-fond social qui met en exergue la place de la femme à une époque où on les voyait plutôt cantonnées aux fourneaux et au ménage que taper dans un ballon dans une équipe de football. Le film retrace gentiment le parcours de ces pionnières qui ont du se battre pour faire accepter quelque chose qui semble normal à l’heure actuelle. Si on n’est pas dans une œuvre où le côté social prévaut comme dans de nombreuses comédies anglaises telles que « The Full Monty » ou « We want sex equality », ce sous-texte est pertinent et permet un contexte original et traité avec humour. « Comme des garçons » se présente comme un feel-good movie plein de bonne humeur et d’instants de comédie au poil.
Max Boubil en entraîneur par défaut est excellent et son lancer de mèche fera date. Son duo avec Vanessa Guide fonctionne à merveille et la troupe d’acteurs qui gravitent autour d’eux, s’ils ne dépassent souvent pas le cadre de la vignette voire de la caricature, sont tous excellents. On sent la joie et la bonne humeur dans ce casting motivé et impeccable. Si le schéma narratif emprunté ici est des plus classiques avec le scepticisme de débuts puis les premières victoires assortie de l’emballement général suivi de la période de doute et enfin de la consécration, il se suit avec grand plaisir et le film ne souffre d’aucune baisse de rythme. C’est très bien dialogué, on passe une excellente heure et demie et on sourit souvent de bon cœur devant cette bande de footballeuses en folie. Si ce n’est certes pas la comédie de l’année elle vaut bien mieux que tout ce qui a pu sortir sur nos écrans en terme d’humour récemment, exception faite peut-être de « Tout le monde debout ». Un bon petit moment de détente admirablement orchestré.
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