Un joli moment de légèreté, sans conséquence. On ne sait pas trop bien ce qu'on regarde au juste, mais comme Michel, le "héros" ordinaire de ce film, passif, rêveur, on se laisse porter par le courant à bord de son kayak, le "Spirit of Saint Cloud", un avion sans aile. Il y a là de l'absurde, de la fantaisie comique, de l'onirisme, de la poésie dans cette adaptation moderne d'Une partie de campagne de Maupassant (si t'as pas lu cette nouvelle lis-la et tu n'entendras plus jamais le chant des rossignols de la même oreille héhé). Le réalisateur/acteur parvient à traiter un sujet sérieux
(la crise existentielle d'un banlieusard des couches moyennes supérieures — La Celle Saint Cloud RPZ wesh tavu bébé on s'fait chier dans nos quotidiens plan-plan alors qu'on a tout et qu't'es magnifique wallah, tiens j'vais m'payer un kayak et du matos, ça sert à que dalle mais ça va combler un vide et satisfaire l'enfant qui est en moi et qui n'a jamais pu se réaliser, oh t'es mignonne belle inconnue viens on fait l'amour, ah mais j'ai une femme, de toute façon j'crois qu'elle couche avec mon frère, oh ça ne m'émeut pas plus que ça la vie est si belle et si légère tiens j'reprendrai bien un thermos d'absinthe)
avec un ton léger, burlesque, un peu maladroit, bucolique, attachant, potache, hédoniste, répétitif, lumineux, doux-amer, aérien, fluide, lunaire, ivre, mélancolique, joyeux, délicieux, bref tout plein de les qualificatifs que wouah ils sont chouettes et qu'on a envie de voir le film !
Une parenthèse rafraichissante, inconséquente, pleine de charme mais somme toute assez anecdotique. Le film s'achève et on reprend sa vie comme si de rien n'était, juste un peu plus léger, le sourire aux lèvres.
"J'ai bien fait l'amour", dis-je énigmatiquement.
On ne décolle pas vraiment mais on se laisse porter, comme un avion.
"Oh vous êtes lourds avez vos jeux de mots"