Un homme un peu paumé, attachant, un rythme tanguant, flottant...
On est porté en même temps que Michel (Bruno Podalydès) dans ses envies du moment. Le côté décalé du personnage est plaisant: tout le monde le regarde de travers dans son bureau, lorsqu'il parle tout seul ou chantonne (j'avoue, je m'identifie un peu à certains moments).
On voit la difficulté de passer un cap, de prendre ses décisions, d'agir sans se soucier d'autre chose que de soi-même mais aussi un certain inconfort à ne pas être à sa place.
Tout est montré avec simplicité, légèreté, avec un rythme un peu lent, flottant, ce qui correspond plutôt bien au personnage, qui a plutôt tendance à jouer du ukulélé sous sa tente qu'à finir son taf.
L'avion, c'est un peu son kayak, avion sans ailes, flottant sur l'eau.
C'est un peu ses pensées qui s'envolent, assez libres et qui ne se posent jamais sur rien.
C'est un peu ce qu'il vit, lui, passager à bord de l'avion, qui accepte de descendre sans savoir où il va.
Et puis nous, nous sommes à l'arrière de l'avion, près des réacteurs peut-être, on regarde, on suit, on est un peu bercés par l'air frais, par les mouvements légers(car oui, dans ma tête, c'est un avion qui va lentement) et charmés par la fumée qui laisse sous nos pieds un paysage trouble.
Wah ça me rend lyrique tout ça.