Comme un lundi est une comédie sympathique autour d'une boucle temporelle vue par des employés de bureau, qui maîtrise aussi bien son rythme que ses émotions. Elle tire sa force de l'ensemble des relations entre collègues, faisons le pari d'une boucle partagée qui touche le monde entier comme le film le laisse entendre et qui demandera une solution collective.
L'humour y est bien dosé et l'intrigue comme le style fonctionne bien avec la tendance japonaise à l'exubérance, sans pour autant tomber dans la caricature grotesque. J'ai aussi apprécié le travail de la mise en scène, des effets et de la musique : on s'amuse ainsi autant sur le fond que sur la forme. Ryo Takebayashi insère également quelque moments plus poétiques à l'écran, comme ces coupures d'électricité éclairées au néon, ou les discussions sur le toit ; des moments qui offrent une balance intéressantes avec d'autres franchement plus comiques, le pigeon en premier lieu, mais aussi le ralenti sur le toit quand ils pensent avoir trouvé la solution.
Le réalisateur peut ainsi faire une critique piquante et légère de la société du travail nippone : des emplois de bureau déshumanisants qui se ressemblent et se répètent, des journées sans fin, des employés qui dorment au bureau, des patrons décalés et un individualisme prégnant. Comme un lundi recèle ainsi une profondeur plus sérieuse, qu'il insère naturellement dans son déroulé, que ce soit le questionnement de Yoshikawa sur ce qu'elle veut dans la vie ou le manga introspectif de son patron. Oui le film tire une petite morale sur la force du collectif et la primauté des relations humaines mais comme il ne tombe jamais dans le pathos ce n’est jamais lourd. En somme c'est un film drôle et plutôt feel good enrichi par une bonne réalisation et un casting avec une très forte alchimie.