Un gentil conte de fées, dans lequel la boucle temporelle est un artifice scénaristique permettant d'exposer les travers du monde du travail. Au Japon, mais le propos est sans doute généralisable, avec quelques nuances au monde dans son ensemble. Même s'il contient sans doute quelques subtilités culturelles qui échapperont au spectateur européen, disons qu'elles m'auront en tous cas très certainement échappé.
Ce ne reste par contre qu'un conte de fées : les salariés de la boite (de communication, difficile de faire plus superficiel) vont au fil de la répétition de la boucle (des dizaines de fois, heureusement on n'en voit pas toutes les occurrences, ça aurait d'ailleurs été difficile car le film ne dure qu'une heure vingt) se transformer. Alors qu'ils sont cupides, individualistes et arrivistes au début de l'histoire, ils deviennent peu à peu altruistes et désintéressés au point où ils envisagent de permettre à leur chef de réaliser son rêve de jeunesse. Chef qui pourtant passe ses journées à les regarder bosser (sans relâche), assis à son bureau dans l'open space très étroit où évoluent une petite dizaine de salariés. Voilà, le message est frais, sympathique et parfois émouvant mais relève tout de même du domaine de la fable. On pourrait en l'espèce interpréter ce message comme étant l'idée que dès lors qu'un collectif se mobilise pour collaborer sur un projet commun, le travail cesse d'être pénible et répétitif; et là, je rigole doucement. Autant dire qu'on a un peu de mal à y croire, mais ce n'était sans doute pas l'objectif du réalisateur : sinon, il n'aurait pas utilisé le coup de la boucle temporelle.
On pourrait ainsi considérer qu'il s'agit plus d'un film destiné à faire passer un message social plutôt que d'un film comique. S'il y a effectivement quelques gags, ils ne m'ont pas fait rire aux éclats, mais cela provient peut-être tout bêtement de mon manque de références en matière de mœurs japonaises. Film sympathique, mais sans plus donc; de quelque mérite tout de même de par le message qu'il véhicule (ça ne sert à rien d'écraser les autres au travail, mieux vaut songer au bonheur qu'au boulot car la vie est courte, etc.) et du fait d'un budget probablement restreint (la mobilisation de l'open space dans lequel se déroule la plupart des scènes n'a pas du coûter bien cher) qui aura poussé le réalisateur à faire preuve d'imagination.