Comme toujours, les films de Jaoui, qu'elle écrit avec Bacri, se ressemblent, pour notre plus grand bonheur ; une galerie de portraits à travers lesquels se dessinent des types de caractères quasi sociologiques et sont abordés des problèmes contemporains, le tout écrit avec entrain, grande finesse, et humour.
Ici on y parlera des gens à qui on ne montre pas assez qu'on les aime, et ceux qu'on admire alors qu'ils sont moins appréciables, des gens qu'on ne voit pas et de ceux qu'on ne voit que pour ses propres petits intérêts ridicules, de l'hypocrisie et de la moquerie, de la grossophobie et du racisme, de l'importance de l'encouragement et celle de dire les choses à ceux qu'on aime, de l'égoïsme et de la lâcheté masculine, de l'empathie et de la compréhension, des micro violences verbales et des touchants gestes d'amour.
Comme toujours, le couple Jaoui-Bacri jongle avec les émotions, passant sans hésiter du rire franc à celui jaune, notamment grâce à un personnage particulièrement détestable, que campe avec cynisme et jubilation, le désormais très regretté Jean-Pierre Bacri. Le tout est porté, comme toujours, par d'admirables comédiens (de vrais seconds rôles, écrits, et importants - avec le premier véritable rôle de Marilou Berry, dont on regrette les choix filmiques tant elle prouve ici qu'elle est une très bonne actrice) et par la réalisation efficace et parfois en apesanteur (lors notamment de scènes de chant lyrique) d'Agnès Jaoui.
Comme toujours, donc, c'est subtil, frais, touchant et réussi.