Dans "Comment épouser un millionnaire", on reprend le thème du chef-d'oeuvre d'Howard Hawks "Les hommes préfèrent les blondes" pour l'étendre à trois jeunes filles superbes prêtes à tout pour rencontrer un mari fortuné. Mais Jean Negulesco, obscur tâcheron hollywoodien n'est pas Hawks ou Billy Wilder et sa comédie tourne à vide malgré la présence des grandes stars qu'étaient Marilyn Monroe et Lauren Bacall. Ces deux belles actrices jouent à la perfection dans leur registre habituel, la première, délicieuse en ingénue myope qui refuse par coquetterie de porter des lunettes ( l'occasion de quelques rares scènes de pure comédie) la seconde en femme fatale et altière au coeur plus tendre qu'il n'y paraît. Quant à Betty Grable, ex-star de comédies musicales sur le retour,elle n'est pas à la hauteur et en comparaison, semble faire de la figuration.
Malgré un format cinémascope 2.55 inédit pour une comédie ( introduit par une longue séquence de concert symphonique dirigé par Alfred Newman lui-même) et quelques beaux plans de New-York ou de montagnes enneigées pour l’illustrer, on finit par s’ennuyer aux démêlés sentimentaux prévisibles de nos trois garces et à se raccrocher aux quelques sourires que le film peut provoquer ( Lauren Bacall évoquant dans une tirade son attirance pour les plus vieux, notamment celui dont elle a oublié le nom et qui joue dans « African Queen », et Marilyn dans toutes ses scènes bien sûr...)