C'est tout de même meilleur quand c'est chaud.
Comédie romantique assez sympathique, Comment épouser un millionnaire ? est un bon petit divertissement mettant en scène la star Marylin Monroe dans un énième rôle de blonde platine en mal d'amour. Malheureusement, il n'est rien de plus et on retiendra plutôt d'autres films comme Certains l'aiment chaud beaucoup plus drôles et méritant le statut de culte.
Le pitch est simple et a été repris de manières ou d'autres par la suite dans ce qu'on peut maintenant appeler le scénario type comédie romantique attirant tout un tas de spectateurs et surtout spectatrices dans les salles obscures. Trois amies se mettent en tête de trouver non pas l'amour mais un homme riche qui leur fournira les fonds nécessaires à un train de vie typique de l'american way of life, c'est-à-dire pouvoir dépenser autant que faire se peut et ne rien se refuser. Pour cela, elles louent un appartement de luxe à un propriétaire exilé en Europe à cause de problèmes sérieux avec le Fisc américain. De rencontres en rencontres, il est bien entendu évident que chacune va trouver le véritable amour et finir par oublier la mission première du groupe.
Si le scénario manque cruellement d'originalité, on pourrait toutefois penser qu'il peut ressortir de cette comédie populaire des situations burlesques dans lesquelles les filles se ridiculiseraient avec des hommes évalués sur la taille du portefeuille. Seulement voilà, on est bien loin de la qualité humoristique de Certains l'aiment chaud, apportée grâce à un Tony Curtis et un Jack Lemmon tout ce qu'il y a de plus en forme. Tout au plus on sourit et on voudrait avoir un semblant de suspense concernant les réels amants mais tout est trop bien mis en place pour qu'il y ait une quelconque surprise. Qu'on se comprenne, le film n'est pas une nullité parmi tant d'autres mais on est en droit d'attendre plus de la part de la légende aussi belle qu'éphémère qu'est Marilyn Monroe.
Toutes les trois un peu cruches, voire même complètement idiotes, elles font leur petit bout de chemin chacune de leur côté sans qu'il y ait de réelle cohérence entre les trois personnalités si bien qu'on finit par comprendre qu'il ne s'agissait que d'aligner trois stars de l'époque pour faire du box office.
Plus énervantes qu'intéressantes, on n'arrive pas vraiment à s'attacher à ces trois new-yorkaises et on en vient même à espérer qu'elles se fassent piétiner dans leur bêtise. Marilyn ne supporte pas de porter des lunettes et ce même si elle est myope comme une taupe. Si bien qu'elle va se cogner dans toute sorte d'objets tout au long du film et finir par rencontrer l'âme sœur en la personne du propriétaire de l'appartement, injustement accusé de fraude fiscale et malvoyant lui aussi qui avec une facilité déconcertante, va l'aider à accepter sa condition. Belle leçon : ne jamais se fier aux apparences. En ce qui concerne Lauren Bacall, elle va s'enticher d'un « pompiste » en réalité magnat du pétrole et autres secteurs d'activité chers à l'économie américaine en ce début des années 60 et même encore aujourd'hui. Parce qu'elle est la plus convaincue de leur plan, elle va finalement tomber éperdument amoureuse de cet inconnu sans savoir qu'il est en fait à la tête d'un empire : encore une fois, on souligne clairement le fait que l'argent ne fait pas le bonheur. Et finalement, la troisième, plus bête que ses pieds tombera sous le charme, assez facilement d'un garde forestier sans le sou.
Clairement, il n'y a pas grand-chose à retirer de ce film, qui se veut un divertissement pur et simple et il est sûr qu'il serait tombé dans l'oubli sans l'aura qui plane autour de la star disparue, pin up par excellence, blonde platine aux yeux bleus. Dommage qu'aujourd'hui encore on ne suive pas la morale de cette histoire : les apparences peuvent être trompeuses, une icône ne fait pas un bon film, même si ça ajoute au charme.
