Il est très rare de voir sur grand comme sur petit écran des réalisations françaises où l'on exploite un des thèmes les plus importants de la culture populaire : les super-héros. Une des dernières réalisations qui fait date sur ce sujet reste la série Héro Corp où humour, fantastique, pouvoirs et enquêtes rythment épisodes et saisons.
Dans cette adaptation au titre homonyme du roman de Gérald Bronner, Douglas Attal replace les faits dans un Paris contemporain contre l'Amérique chez l'auteur originel. Le film revisite les codes du polar en y incluant une piqure fantastique. Les super-héros ont une vie des plus normales, ils mangent des plats surgelés ou coachent des équipes de basket-ball. Purement inclus dans la société, on ne s'éloigne jamais de la réalité avec l'usage répétitif de vecteurs médiatiques : les chaînes d'informations se destinent aux spectateurs plus âgés, la présence de la plateforme Youtube (avec Sofyan Boudouni) permet un ancrage chez les plus jeunes.
Le film se regarde et s'apprécie même largement. Quelques notes d'humour bien placées, des scènes de combats où les coups résonnent et une histoire plutôt intéressante. On constate tout de même l'utilisation de nombreux clichés des films bad cop / good cop ou même de l'archétype de l'anti-héros qu'incarne Pio Marmai. Des dialogues pas toujours efficaces et
une happy-ending légèrement prévisible
. Mais ce n'est pas sans réellement déplaire. Le thème musical est également plutôt prenant et avec des acteurs pareils c'est presque impossible de mal jouer.
Evidement le film ne fait pas le poids face à d'autres réalisations sur le même thème que cela soit dans les effets spéciaux ou alors par Amazon : The Boys dispose d'un budget complètement différent et s'adresse à un public international.
Tout de même, le film de Douglas Attal réussit le pari fou de réaliser un film qui dispose lui-même de super-pouvoirs. Accrocher le spectateur et lui faire imaginer que même les super-héros mangent des kebabs.