Premièrement on voit le casting, ensuite on voit " Costa Gavras", et pour finir on voit l'année. On est tout de suite piqué au vif et ce n'est pas pour rien.
On est bien en 1965, en pleine Nouvelle Vague, le noir et blanc est celui des films Noirs américains, la musique aussi, rock'n'roll d'époque, blousons noirs, et flics blasés.
Le film part comme un coup de feu avec un thème entrainant, un générique audacieux, une photo léchée juste ce qu'il faut et on accroche très vite malgré une mise en place parfois un peu laborieuse.
Bien sur on sent le premier film, on sent la différence de maturité dans le jeu entre deux générations d'acteurs qui se croisent (Signoret est touchante comme rarement en actrice ratée) et parfois l'envie d'en faire un peu trop dans la mise en scène, mais qui reste juste et très franchement brillante.
Les personnages sont tous développés a leur façon, et en quelques mots, quelques scènes, on les connait, on s'y attache dans leur complexité, un peu pathétiques des fois. Fan absolue de Jacques Perrin, j'ai été comblée par sa petite bouille de fugueur et ses morceaux de bravoure, acteur parfait pour le role.
C'est un film pleins de détails, de petits mouvements de caméra, de petits roles, génialement écrit par Japrisot. Le comissaria Fait avec une petite équipe, il est plein d'ambition et dans l'air de son temps, il n'a pas pris une ride, surtout pas dans sa réalisation et son scénario bien ficelé.
Il avait de quoi annoncer un bel avenir a son réalisateur, ça ne trompe pas.