En trois mots

Conclave en trois mots :

- Réfléchi

- Equilibré

- Subtil

Quand la lumière s’est rallumée dans la salle, la première pensée qui m’est venue à l’esprit, c’est que ce film allait alimenter les discussions de ceux qui crient au grand W.

Conclave d'Edward Berger, donne une réflexion subtile sur le pouvoir et la foi, et laisse une empreinte intéressante. L’intrigue se tient pendant près de deux heures, durant lesquelles l’investigation de Ralph Fiennes, dans un rôle managerial du conclave, est tiraillé entre devoir moral et quête de vérité.

J’ai particulièrement apprécié la façon dont le film dévoile progressivement la complexité des cardinaux. Ces hommes, censés incarner la pureté de la foi, ne sont en réalité que des êtres humains, parfois pervertis par la quête du pouvoir. La course au calice, les met à nu, révélant des ambitions politiques qui tranchent avec l'image pieuse.

Pourtant, je regrette que leurs fautes ne soient pas plus marquées. Il n'y a pas de grands scandales ou de secrets dévastateurs : les infractions restent relativement sages.

Le mystère qui plane sur l’élection du futur pape est le moteur du récit. Il se résout à la fin, mais je n’ai pu m’empêcher de me demander : « Tout ça pour ça ? ».

Toutefois, ce n'est pas tant le mystère qui fait la force du film, mais la manière dont il dénonce subtilement une institution profondément marquée par ses dérives. Il propose une douce critique, dépeignant l’Église non pas comme une institution pure, mais comme un organisme corrompu et misogyne, obnubilé par le pouvoir.

Ce qui m’a touché finalement, c’est cette vision utopiste de l’Église qui s’esquisse à la fin : une institution fondée sur la foi authentique et l’acceptation de chacun dans la différence. Une image qui, certes, paraît idéale et lointaine, mais qui résonne comme un appel à un renouveau. 

Pour conclure, Conclave offre une intrigue politique/religieuse calme et profonde, sur le pouvoir et la corruption au sein des hautes sphères, en mettant en lumière les contradictions et les dérives d'une institution toujours influente.