Les performances et les dialogues crépitent comme de l’électricité dans Conclave. Chaque image est magnifiquement composée, avec des images époustouflantes qui soulignent les rebondissements surprenants de l’histoire qui nous font vibrer à deux niveaux différents. Elle nous emmène au cœur d’un processus ancien et mystérieux qui suscite une curiosité sans fin depuis des centaines d’années : l’assemblée des cardinaux catholiques pour élire un nouveau pape. Ici et là, elle évoque légèrement des parallèles avec les luttes de pouvoir moins secrètes et les disputes sur les valeurs fondamentales qui ne nous sont que trop familières. La possibilité de jeter un œil aux détails obscurs du processus est fascinante.
Pourtant, c’est l’humanité universelle, l’ambition, la manipulation, les grandes visions, la mesquinerie, les désaccords sur la foi contre le doute, le progrès contre la tradition, « nous » contre « eux » qui résonnent le plus profondément. « Les cardinaux ! Ils sont comme nous ! »
Conclave est intelligent, provocateur, parfois drôle et déterminé à nous faire repenser nos impressions initiales. Il nous provoque et est extrêmement divertissant, l'un des films les plus marquants de l'année.
Le directeur de la photographie Stéphane Fontaine tire le meilleur parti des images saisissantes du décor : les rangées de cardinaux dans leurs emblématiques robes rouges, les uniformes rayés multicolores des gardes suisses et les magnifiques détails architecturaux du Vatican. Le contraste entre les couleurs vives, les chefs-d'œuvre d'art et de design, la représentation de siècles de tradition et les défauts humains et les manipulations mesquines est absolument saisissant.
Les rumeurs, les révélations et les événements entraînent les personnages dans une série de rebondissements. La surprise finale peut sembler scandaleuse au départ, mais elle est conçue pour s'adapter à l'histoire de manière aussi satisfaisante que la dernière pièce d'un puzzle.
Et l'interprétation, qu’en dire? Je manque de superlatifs.