Avec Conclave, Edward Berger nous livre un thriller politique dans un cadre aussi inhabituel, que secret et grandiose.
C'est d'ailleurs peut-être le plus gros point fort de ce film qui n'en manque pas. En nous plongeant dans les arcanes du pouvoirs d'un des lieux les plus secrets au monde (parfaitement reconstitué pour l'occasion), Conclave se dote d'une ambiance unique, prenante, magnifique. Le tout réhaussé par le protocole aussi précis que prégnant parfaitement mise en scène, qui vient rythmer le film, sacralisant certaines scènes, dont la répétition ne vient non pas nous ennuyer, mais nous immerger un peu plus dans l'ambiance.
Le tout porté par des acteurs au sommet de leur art, Fiennes en premier lieu, qui est remarquable portant parfaitement un cardinal qui essaie de mener à bien sa mission au milieu d'une mer de requins. Car les ambitions, les coups bats, les secrets sont nombreux et viennent émailler le film pour ne jamais faire retomber le suspens, bien mené jusqu'au bout, malgré quelques grosses ficèles sur la fin, pas forcément nécessaires
(pas besoins des attentats pour provoquer le débat sur la place de l'Eglise dans le monde et vis à vis des autres religions).
C'est la que Berger rate un peu le coche, une fin un poil précipitée et un début un poil lent, mais on pardonne facilement car ça ne pèse pas lourd face aux grosses qualités du film.
D'autant plus que Conclave, par ses discours, nous renvoi à notre propre vision de la religion (que l'on soit croyant ou non) et de la place que doit avoir l'Eglise dans le monde. De quoi renforcer l'intérêt du spectateur.
Conclave s'avère donc être un thriller politique (car mine de rien l'élection d'un pape est bien plus de la politique qui se pare de vertus que de la religion) très réussi qu'il serait dommage de louper en cette fin d'année.