Confession of Murder est un thriller coréen typique, avec sa noirceur légendaire et sa photographie particulière de qualité. Un serial killer se manifeste 17 ans après son dernier crime en lançant un livre relatant ses méfaits, prétextant le remords alors que la date de prescription de ses meurtres est passée. Le policier qui l'avait traqué sans succès n'en reste pas là, les familles des victimes non plus.
Un tel synopsis est alléchant, surtout après une scène d'intro aussi impressionnante. C'est filmé de manière extrêmement audacieuse, quitte à ce que ça tremble beaucoup et que ce soit peu confortable, mais c'est le genre de proposition qui me fait particulièrement plaisir et qui balance bien. Le problème, c'est que c'est tellement audacieux que ça ose des trucs bien ridicules, voire bollywoodiens lorsqu'on a du slow motion et du gros CGI combinés. On a toutefois des scènes qui forcent le respect par leur nervosité et leur maîtrise, mais qui nécessitent un certain recul dont je parlerai plus loin. Bref, l'action tabasse bien.
Quant au scénario... On part sur une idée en béton qui contient quelques twists bienvenus, mais qui souffre d'un gros problème. Je vous renvoie vers la critique suivante qui fait la liste de tout ce qui ne va pas dans le film, je suis d'accord avec elle sur quasiment tous les points : http://www.senscritique.com/film/Confession_of_Murder/critique/28079797
Résumé : l'humour pêche vraiment. Déjà on ne sait pas ce qu'il fait là car il n'apparaît pas vite, laissant initialement l'impression d'un truc qui se prend au sérieux. Sauf que non, pas du tout. Comme l'a dit TotoroM, on a un humour noir à la Bong Joon-Ho qui intervient, mais en très balourd. Tellement balourd et caricatural que ça fout pas mal de choses en l'air, surtout quand c'est combiné à des acteurs qui surjouent (et pourtant je ne m'offusque pas facilement du jeu des acteurs asiatiques en général). Le but est de dénoncer les média qui transforment n'importe quel drame en show biz, mais la caricature est trop mal dosée pour que ce soit supportable et efficace. Le pire exemple est le suivant : l'assassin a beau avoir commis des atrocités, c'est une rock star parce qu'il "est trô bô". Qu'une personne dise ça pour souligner une absurdité, passe encore. Mais là ce sont quasiment tous les personnages féminins qui deviennent hystériques par sa simple présence, ça va vraiment trop loin pour qu'on conserve notre suspension d'incrédulité et c'est surtout pénible (et je rejoins encore TotoroM sur le côté sexiste du film, pourtant je ne hurle pas facilement à la misogynie). Trop c'est trop, ça me casse les pieds, à tel point que je ne rie même pas lorsque le gag est bon pour une fois. Mais j'arrive quand même à rester accroché à cette histoire, ça prouve bien que l'idée de base est béton.
L'autre problème de cet humour tardif intervient lorsque les scènes d'action deviennent ridiculement épiques et exagérées, on se demande ce que c'est que ce truc. Une fois qu'on a mentalement accepté qu'on était davantage dans du Die Hard à la Jackie Chan que dans un Michael Mann, on peut accepter ce wtf d'action et savourer cette poursuite monstrueuse qui a l'air de sortir de Matrix Reloaded. Même si ça n'excuse pas ce faux raccord de la honte (on renverse des litres d'eau par terre, et le plan suivant c'est tout sec...). Bref, faut être averti et se dire qu'on va limite voir un dessin animé, sinon il est très facile d'être surpris et de rejeter le film alors que ce qu'il offre est franchement dingue.
Ce film est un grand écart entre des qualités fabuleuses et des défauts exécrables que même JCVD n'aurait pas tenté. Alors, je vous le recommande ou pas ? Franchement j'en sais rien. J'ai choisi de ne garder que le meilleur, faut dire que le film a l'avantage de ne pas être ennuyeux et encore moins fadasse. Mais le sexisme et la fin, ça peut facilement rebuter. Voyez si le ridicule peut vous tuer.